La relative accalmie retrouvée au large du Djoliba, depuis le vendredi 18 aout (suspension de la révision constitutionnelle), n’a pourtant pas mis le bateau Mali à l’abri de toute turbulence ; des vagues rebelles peuvent toujours surprendre.
A peine se sont refermés les fronts politique et social, sur le projet de révision constitutionnelle, les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports, que s’ouvre un autre non moins périlleux : c’est la fronde des opérateurs fournisseurs qui réclament une ardoise de 36 milliards de dette à l’Etat malien.
Il appartient au Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui continue d’expérimenter sa potion magique de stabilisation, de se confirmer encore davantage dans ce rôle, afin de permettre au pouvoir de maintenir le cap jusqu’au 4 septembre prochain, date de prestation de serment devant la cour suprême, du successeur d’IBK.
Car le front ouvert par les terroristes demeure encore, et ce n’est que redondance, de dire qu’ils s’adaptent toujours au contexte nouveau, et peuvent même anticiper, quand la cible change de moyens et de stratégie. « Les ailes et les griffes poussées par notre armée », et dont on ne peut être que fier, sans préjudice des exigences démocratiques et de bonne gouvernance, ne constituent pourtant pas une panacée, si des capacités intrinsèques acquises et bien entretenues, grâce à la formation continue, la reconnaissance et la récompense du mérite, ne suivent pas.
Notre outil de défense doit être mis à l’abri de la corruption, le détournement des biens et des deniers destinés aux troupes au front. Une meilleure connaissance du Droit international humanitaire, ou « droit des conflits armés », pourrait considérablement limiter les effets des opérations de guerre à l’égard des populations civiles, des personnes qui ne participent pas ou plus aux combats, comme les prisonniers et les refugiés.
Si le cap de la montée en puissance de notre armée se maintenait jusqu’au scrutin présidentiel, si les nôtres et les enfants de pays amis venus défendre notre patrie en danger, tombaient plus rarement, et si nous minimisons les bavures en prétextant moins de la raison d’Etat, à l’heure du bilan, les résultats engrangés compteront forcement sur la balance, en terme de retombées politiques. Toutefois, le Président IBK doit engager et gagner la bataille des concertations politiques tous azimuts. Un prix à payer pour regagner la confiance des Maliens.
Daou