Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, a été reçu mercredi à Koulouba, par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. L’entretien a eu lieu en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Interrogé à sa sortie d’audience sur l’objet de la rencontre, le chef de la MINUSMA est revenu sur la dernière session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies au cours de laquelle ont eu lieu une réunion ministérielle sur le G5 Sahel et une réunion de haut niveau sur la situation au Mali. « Il est important qu’après toutes ces réunions, je rencontre le chef de l’État pour faire la synthèse et voir comment aller de l’avant », a expliqué Mahamat Saleh Annadif.
Quelles sont les avancées enregistrées dans le processus de paix ?
En réponse à cette question, le diplomate onusien a indiqué que beaucoup de choses ont été faites, rappelant que le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Mali a commencé à circuler depuis mardi dernier. «Mais il faudrait, de prime abord, préciser que ce rapport porte sur les trois derniers mois qui ont été marqués par les manifestations sur la question de la révision de la Constitution, sur les affrontements entre la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)», a-t-il précisé.
Le patron de la MINUSMA pense qu’il ne faut pas que les gens interprètent le rapport comme si c’est une lecture globale de tout ce qui se passe au Mali.
Selon lui, c’est juste des éléments d’appréciation par rapport aux trois derniers mois au cours desquels beaucoup d’observateurs se sont posés une série de questions : est-ce que vraiment le processus va tenir ? Va-t-il s’arrêter ? Va-t-il être remis en cause ?
Levant un coin de voile sur la prochaine étape dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, Mahamat Saleh Annadif a parlé de l’adoption formelle du chronogramme, ce qui permettra d’aller vers des phases concrètes. Sur ce registre, il a soutenu que le retour du gouverneur et celui de l’administration à Kidal sont déjà effectifs.
Pour le patron de la MINUSMA, il ne faudrait pas donner l’impression aux populations que le retour de l’État à Kidal signifie seulement l’arrivée du gouverneur dans la ville.
«Nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour que réellement les services sociaux de base soient là-bas ; pour que les écoles ouvrent ; pour que les hôpitaux commencent à marcher ; pour qu’il y ait l’électricité et l’eau. Je crois, c’est ce qui va être fait et le gouvernement est en train de faire tous les efforts. Normalement à partir de ce moment, il n’y a pas d’obstacles majeurs pour que la paix et la réconciliation puissent aller de l’avant», a-t-il assuré.