Dimanche dernier au petit soir, des individus non encore identifiés ont tiré des coups de feu sur le domicile du jeune maire de la commune IV chargé du foncier, Assane Sidibé situé à Hamdallaye sur l’Avenue Cheick Zayed, face à l’Aci 2000. La police du 5è Arrondissement a procédé au constat et prélevé des indices afin de mener les investigations nécessaires. D’ores et déjà, la piste des spéculateurs fonciers est privilégiée par l’opinion, à cause des menaces et autres intimidations dont il faisait l’objet ces derniers temps.
La mafia du foncier est désignée du doigt depuis que cette agression a eu lieu car elle a le meilleur mobile après avoir vendu tous les espaces publics en commune IV du district de Bamako y compris celui réservé pour un collecteur et les emprises des chemins de fer Conakry-Bamako et haute tension électrique.
En effet, depuis quelque temps tout le monde craignait pour la sécurité du 3è adjoint au maire de la commune IV chargé des questions foncières, le jeune Assane Sidibé élu sur liste de l’alliance Kaoural-CAV, à cause de menaces sur sa personne qui étaient devenues un secret de Polichinelle. La raison : il a osé défier la horde de prédateurs fonciers, qui a causé par ses agissements près de 10 000 cas de régularisation, pendant qu’elle s’est enrichie avec la vente illicite de parcelles extorquées à d’honnêtes citoyens.
En effet, dès sa prise de service, le jeune maire a commencé à découvrir des falsifications de décisions d’attribution de parcelles et des morcellements irréguliers qu’il a dénoncés et a même porté plainte contre X. Le procureur de la République près le tribunal de Grande instance de la commune IV a fait une visite de terrain pour constater de visu les faits reprochés et lors de ce déplacement il est même tombé sur des maçons en train de construire sur un espace public et sans aucune autorisation de construire. Il a instruit au commissaire du 9è Arrondissement de Sébénicoro de mener les investigations nécessaires et d’interpeler les responsables.
Depuis lors, les menaces voilées contre le jeune maire sont devenues des menaces ouvertes sur sa personne avec des réunions secrètes qui se tenaient çà et là sur les zones litigieuses avec la bénédiction de ceux qui se sentent menacés par ces enquêtes.
Un jeune membre de l’Alliance Kaoural-CAV, proche du jeune maire n’y va pas avec le dos de la cuillère : ” Les milliardaires du foncier qui se sont accaparés de toutes les terres de la commune pour les vendre à leur propre compte n’ont pas digéré les dénonciations qu’il a faites et il fallait s’attendre à ce qu’ils réagissent car c’est une vraie mafia qui est parvenue, avec son réseau de complicité tissé comme une véritable toile d’araignée, à exproprier des familles qui avaient même construit une partie de leur parcelle vieille de plus de vingt ans, pour revendre ce terrain. Ils sont au courant des moindres faits et gestes du jeune maire Assane Sidibé qu’ils surveillent comme du lait sur le feu car affolés et nous sommes au courant d’une série de réunions secrètes qui ont été tenues sur les zones litigieuses, notamment dans les quartiers de Sibiribougou et Kalabanbougou à Sébénicoro, pour tenter de dresser les occupants contre le jeune maire ou d’instrumentaliser la jeunesse de ces lieux afin qu’elle manifeste contre ses actions et ameute les autorités qui sont en mesure de se ranger de leur côté pour des calculs électoralistes” a -t-il révélé.
L’intimider et le réduire au silence
Pourtant, ajoute-t-il : “Il faut aller voir désormais l’effervescence qu’il y a au niveau du bureau du maire Assane Sidibé qui ne désemplit jamais plus, avec les nombreux cas de réclamation car les populations se retrouvent dans ce qu’il fait, pour avoir trouvé un interlocuteur qui peut aider à redresser un tort ou rétablir une injustice. Combien de fois de vielles personnes qu’il a aidées à rentrer dans leurs droits après avoir été victimes des spéculateurs fonciers ont-ils pleuré dans son bureau pour le remercier et l’encourager à continuer sur cette voie ! Rien qu’avec ces bénédictions, il vaincra sur les forces du mal qui veulent l’intimider et le réduire au silence afin de continuer leurs basses œuvres” s’est-il écrié, visiblement très fâché contre les agresseurs.
Un voisin du quartier rencontré sur les lieux le lendemain de cette attaque, d’un âge avancé, a formulé des prières pour le jeune maire avant de lancer : “S’il cède à la pression de ces gens, cela signifie que l’avenir du Mali est compromis parce qu’il n’y aura désormais de place que pour les magouilles, les mensonges, la violence et autres faits de délinquance. Ce que la jeunesse actuelle ne doit pas accepter car c’est son avenir qui sera compris” dit-il, avant d’ajouter : ” La jeunesse de la commune IV est condamnée à sortir de sa commune pour aller chercher où loger plus tard car les prédateurs fonciers ont liquidé toutes les réserves foncières, condamnant ainsi nos enfants à déserter plus tard leurs quartiers où ils sont nés ” lance-t-il avec un pincement de cœur.De toute façon, ce n’est qu’un avertissement car les tireurs n’ont pas pu assoupir convenablement leur sombre dessein, à cause certainement de la circulation sur cette avenue Cheick Zayed animée et la présence de vigiles qui les ont poussés à tenter d’opérer de loin, à bord d’un véhicule, comme on le laisse entendre dans le voisinage, sans aucune précision. Les ont-ils réellement vus ? Mystère et boule de gomme !
Ils ont utilisé une arme à feu qui n’est pas habituelle car après la détonation, de grosses billes en fer incandescentes sont projetées et ont cassé les vitres du salon. Heureusement qu’il n’y avait personne de ce côté du salon où Assane Sidibé reçoit habituellement ses invités. C’est comme si ceux qui ont agi connaissaient un peu la maison et les habitudes du jeune maire qui a eu de la baraka parce qu’absent de chez lui. C’est son épouse qui l’a alerté au téléphone.Les auteurs de cet acte de grand banditisme sont activement recherchés par les enquêteurs qui poursuivent leurs investigations. Espérons qu’ils soient vite retrouvés pour tranquilliser la population qui se pose des questions sur la circulation des armes à feu et la promptitude des malfaiteurs à les utiliser, même dans un pareil endroit qui n’est pas désert.