Bamako, 7 oct 2017 (AFP) - Plusieurs organisations de la société civile ouest-africaine ont créé samedi à Bamako un "Front" pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme en Afrique, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Nous sommes plus de quinze associations et organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest. Nous sommes réunis samedi à Bamako pour créer le Front international des sociétés civiles panafricaines (Fispa), pour
promouvoir la démocratie, la dignité de l’Afrique et les droits de l’Homme", a déclaré à l’AFP le rappeur sénégalais Simon Kouka, membre de "Y’en a marre".
Ce mouvement citoyen sénégalais a été en pointe dans le combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012).
Parrain du lancement du Fispa, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly, a affirmé à l’AFP soutenir "totalement (...) la démarche des jeunes" dont la rencontre à Bamako prend fin dimanche.
"Pour nos premières actions, nous annonçons une plainte déposée ce jour à la Cour pénale internationale (CPI) contre l’ancien président (français) Nicolas Sarkozy pour avoir déclenché la guerre en Libye, ce qui a entrainé la mort du colonel (Mouammar) Kadhafi", a dit à l’AFP l’artiste guinéen Elie Kamano.
La plainte contre M. Sarkozy a été déposée samedi matin à La Haye par un avocat basé au Canada, a-t-on appris auprès des organisateurs de la rencontre, sans plus de détail.
En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation contre le régime de Kadhafi, violemment réprimée, débute à Benghazi, dans l’Est, avant de s’étendre. En mars, une coalition menée par Washington, Paris et Londres, lance une offensive après un feu vert de l’ONU. Fin mars, l’Otan prend les commandes des opérations aériennes.
Le 20 octobre, Kadhafi, en fuite depuis la prise de son QG à Tripoli par les rebelles en août, est tué dans le dernier assaut contre sa région d’origine, Syrte, à l’est de Tripoli.
"Non seulement je soutiens la plainte pour assassinat de Kadhafi contre Nicolas Sarkozy mais nous demandons la démocratie pour le Togo", a ajouté Tiken Jah Fakoly, critique contre le régime de Faure Gnassingbé, qui fait face à une importante contestation populaire depuis plus d’un mois.
"Ca fait fait plus de 40 ans que Faure et sa famille sont au pouvoir au Togo. Qu’il démissionne", a-t-il ajouté. Le dirigeant togolais a succédé avec le soutien de l’armée à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, décédé en 2005 après avoir dirigé le pays d’une main de fer durant 38 ans.
"La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 Etats) doit dire la vérité à Faure Eyadema" pour qu’il "respecte ce que veut le peuple. La Cédéao doit arrêter de soutenir les dictatures", a ajouté M. Kamano.