Des élus communaux du RPM et du CNID de la commune VI ne parlent plus d’une seule voix. En cause, la gestion de la collectivité par le maire et ses proches. Au cours d’une conférence de presse, le jeudi dernier, ces élus reprochent au maire la dilapidation des deniers communaux, la gestion unilatérale de la mairie et le favoritisme. De son côté, le maire Alou COULIBALY, que nous avons pu rencontrer également, qualifie ces accusations de cabale contre sa personne avant de déclarer que ce sont des allégations des élus victimes du changement instauré.
Le conseiller communal, Baba SANOU a animé la conférence de presse en présence d’autres élus communaux du RPM, du CNID, des populations la commune VI ainsi que les membres de l’Association pour le développement des activités des jeunes (ADAJ).
Le conférencier, à l’entame de ses propos, a rappelé que l’objectif de la rencontre était d’informer l’opinion communale de la gestion que l’actuel maire est en train de faire de la mairie de la commune VI. Selon M. SANOU, plusieurs mois après son intronisation, le maire Alou COULIBALY n’arrive pas à donner un cap à la mairie, à défaut de programme bien structuré. Conséquence, le maire Alou COULIBALY est accusé par le conférencier de faire un pilotage à vue de la commune.
L’élu communal du RPM a également déploré la gestion du maire. Celle-ci, a-t-il fait savoir, a-t-il qualifié, est chaotique et caractérisée par des prises de décisions d’unilatérales. Il a indiqué que le maire fait des attributions de terrain ; il signe de contrats de recrutement des jeunes sans informer préalablement le conseil communal ou le bureau communal. Or, pense-t-il, la légitimité des actes d’un maire dépend impérativement du quitus du conseil communal. Et dans le cas d’espèce du recrutement des agents pour la mairie, aucun élu de la commune n’a été informé, à fortiori d’approuver ou pas la décision, croit savoir le conférencier.
« Depuis son intronisation, le maire Alou COULIBALY ne fait qu’attribuer des terrains ‘’exonérés’’ à des individus. Aussi, le recrutement qu’il est en train de faire ne concerne que les jeunes de son parti, l’URD. À ce jour, j’ai connaissance de 5 contrats de travail donnés à des jeunes de l’URD. Ce qui relève du favoritisme. C’est au regard de ces faits que nous disons qu’il y a de graves anomalies de gestion dans la mairie de la commune VI. En tant qu’élu et citoyen de la commune VI, c’est notre devoir de dénoncer ces faits et d’alerter qui de droit. Même si on n’a pas de pouvoir de sanction, mais nous devons faire en sorte que ces faits soient connus de tous », a justifié M. SANOU.
Aussi, le conférencier a confirmé que le maire se fait entourer de jeunes, des agents qui dilapident ou qui détournent notamment l’argent des taxes communales. À ce niveau également, a-t-il estimé, il y a nécessité de respecter les principes élémentaires de gestion des biens publics. Selon lui, les personnes chargées de prélever ces fonds de la commune passent par des « chemins tordus » pour se faire de l’argent.
« C’est pourquoi depuis la mise en place l’actuelle équipe communale, la caisse de la mairie est au rouge. Si cela continuait, la commune ira en faillite, car nous ne serons pas en mesure de payer nos employés et de faire face à d’autres missions », a-t-il prévenu.
M. Baba SANOU a ensuite informé avoir porté tous ces cas aux autorités compétences afin que des sanctions soient prises contre leur maire avant de souhaiter sa révocation pour mauvaise gestion communale.
Sur le sujet, nous avons rapproché également le maire Alou COULIBALY qui a souligné que ces accusations sont fondées et relèvent d’une cabale contre sa personne. Selon lui, Babou et autres sont les victimes du changement qu’il a instauré. Toute chose qui explique leur réaction négative.
« Le conseiller communal Baba SANOU est braqué contre moi parce qu’il n’arrive pas à digérer le fait qu’il n’est plus le chargé des questions domaniales de la mairie, un poste qu’il a occupé pendant plus de 10 ans », a soutenu le maire Alou COULIBALY.
Contrairement aux accusations de M.SANOU, le maire de la commune VI a déclaré apporter des nouvelles approches qui ont permis à la mairie de se faire de l’argent. Il a indiqué avoir mis fin aux contrats des GIE, qui prélevaient les taxes communales, par manque de transparence. Après avoir pris de cette décision, M. COULIBALY affirme avoir été harcelé par des élus communaux, qui se cachent derrière ces GIE, dont Baba SANOU.
« Avec les GIE, la mairie n’a pu mobiliser que 300 000 FCFA en un mois comme taxe communale et pourtant la commune compte 20 marchés. Et quand j’ai confié cette mission à des jeunes de la commune, nous avons mobilisé en un mois 4 millions de FCFA. Ces jeunes qui ont été engagés pour ce travail ont été choisis suivant la décision du conseil. Cela est vérifiable. Je dirai plutôt que ma stratégie est en train de permettre à la mairie de renflouer sa caisse », a précisé M. COULIBALY.
Il suppose que cette décision est à la base de la cabale de certains élus contre lui parce que ceux-ci voient quelque part leur intérêt personnel menacé.
« Je suis étonné de toutes ces accusations. Mais si nous voulons développer notre commune, on doit sortir des considérations de personnes pour aller à l’essentiel. Je pense que c’est de cela que notre commune a besoin », a-t-il conseillé.
S’agissant du recrutement des jeunes de son parti, le maire Alou COULIBALY confirme avoir recruté 4 agents, dont 2 bénévoles de la mairie, parce que le besoin se faisait sentir.
« J’avoue que j’ai pris la décision du recrutement de 4 agents, mais les personnes retenues ne sont pas de mon parti », a-t-il martelé.