Le Programme Alimentaire Mondial en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture a procédé, le jeudi 5 octobre dernier, au lancement officiel de l’Analyse Intégrée de Contexte actualisée(AIC) à l’hôtel Radisson Blu. La cérémonie était présidée par Abdoulaye Hamadoun, secrétaire général du Ministère de l’Agriculture en présence de Silvia Caruso, directrice pays du PAM et de Dicko Bassa Diané, Commissaire à la Sécurité Alimentaire.
Selon les experts, l’Analyse Intégrée du Contexte Actualisé est un processus analytique qui contribue à l’identification de grandes stratégies programmatiques nationales y compris le renforcement de la résilience, la réduction des risques de catastrophes et la protection sociale pour les populations les plus vulnérables et les plus sujettes à l’insécurité alimentaire sur la base de l’analyse des tendances qui permettront de comprendre ce qui s’est produit dans le passé et ce qui pourrait ou non changer. C’est-à-dire, des efforts de programmation à court, moyen et à long terme. Elle repose sur deux facteurs fondamentaux à savoir, les tendances en matière d’insécurité alimentaire et les tendances au niveau des principes chocs naturels (sécheresses et inondations).
Selon Silvia Caruso, l’AIC est un outil vivant, dynamique et participatif, se basant sur un ensemble de données et se fixant comme but, d’analyser les tendances de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’exposition d’un choc afin de les rendre en forme d’un cadre qui permettra de situer le défis, de valider des stratégies à mettre en œuvre au Mali dans le moyen et long terme pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Au nom du PAM, elle a salué les efforts du gouvernement malien et ses différents partenaires dans la lutte contre la faim et la malnutrition au sein de la population. Pour elle, ces engagements et ces efforts permettront au Mali de relever le défi ‘’Faim Zéro’’ en éradiquant la faim dans le pays d’ici 2030. Elle a expliqué que le Mali est confronté à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à la fois structurelle et conjoncturelle, accentuée récemment par le choc du conflit politico-sécuritaire qui a profondément fragilisé davantage la situation. D’après elle, plusieurs programmes, approches et initiatives ont été lancés pour répondre aux besoins de la population en termes de sécurité alimentaire, nutritionnelle, de protection sociale, d’appui au moyen d’existence, d’éducation, de gestion durable de ressources naturelles et d’autonomisation des femmes.
«La synergie de ces actions constitue un défi essentiel pour apporter la réponse la plus complète et intégrée. Il s’agit donc de s’attaquer aux multiples causes de la faim et de la malnutrition afin de briser ce cycle de crise récurrente au Mali », a-t-elle indiqué.
Pour sa part, Dicko Bassa Diané, dira que cet outil ne pourra que renforcer les mécanismes déjà existant dans le cadre de l’identification des personnes qui sont dans les besoins d’assistance en cas de choc. Selon elle, l’AIC sera un outil d’aide à la décision, en droite ligne avec la vision et les options de la politique nationale de la sécurité alimentaire qui est en phase d’être adoptée pour permettre d’avoir une cohérence de vue en matière d’intervention auprès des populations victimes.
A sa suite, Abdoulaye Hamadoun a souligné que l’AIC permet d’identifier les choix stratégiques du programme par l’analyse des tendances historiques de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition, de l’exposition aux chocs et des facteurs aggravants. Pour lui, c’est un processus ouvert, évolutif pouvant être révisé à toutes les étapes du cycle de programmation. Et c’est un important outil d’analyse impliquant les partenaires nationaux à la fois lors de la phase d’analyse et de l’interprétation des résultats.
A noter que dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’assistance alimentaire proactif, le PAM en collaboration avec le gouvernement du Mali et d’autres partenaires techniques et financiers a procédé à l’analyse intégrée du contexte afin d’assurer une bonne prise en compte des problèmes qui freinent l’épanouissement des régions du Mali. Ainsi, depuis 2014, cet outil a été utilisé pour assoir la planification dudit projet dans les régions de Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou, Koulikoro et dans le District de Bamako. L’exploitation de l’outil a révélé des besoins d’amélioration qui sont abordés dans un processus d’actualisation entamé depuis 2016.