Quelques mois après l’opération’’ bulldozer’’, du nom de la vaste opération de déguerpissement conduite par Sacko Ami Kane, gouverneur du District de Bamako, et qui a au passage suscité beaucoup de remous, ne semble plus d’actualité. Du moins, c’est le sentiment qu’inspire le retour progressif des déguerpis. Qu’est-ce qui explique cette baisse de garde ?
Un saccage massif des kiosques et autres installations dites ‘’anarchiques’’ le long des artères principales de la capitale malienne, des milliers de commerçants forcés au chômage… C’est le butin de guerre de l’opération commandée par Ami Kane, vraisemblablement initiée dans le cadre du sommet Afrique-France qui s’est tenu en janvier dernier à Bamako.
Qui aurait cru à la réfection des installations ‘’anarchiques’’, à seulement six mois de leur démantèlement, à l’aide de bulldozers et autres moyens de déconstruction.
Surtout qu’Ami Kane n’a de cesse menacer dans ses sorties médiatiques, de s’en prendre à toute installation ne répondant pas aux normes. Elle le martelait grâce à la bénédiction du président de la République Ibrahim Boubacar Keita, de qui, elle avait reçu le mandat.
Les membres du Gouvernement, les familles fondatrices de Bamako, les notabilités coutumières, les guides religieux et même l’association des commerçants, s’étaient tous dits favorables au projet qui, dit-on vise à assainir la ville des 3 caïmans.
Une initiative saluée par les uns, mais fortement critiquée par d’autres, l’opération d’embellissement de la capitale n’aura pourtant pas tenue toutes ses promesses. Donnant ainsi raison à ceux qui disaient que ce projet n’aboutirait à rien si ce n’est de multiplier des mécontents contre le régime déjà en mal de popularité.
Cependant, ce seul fait ne nous semble pas peser suffisamment quant aux motifs de l’abandon du projet ; nous estimons comme d’autres que, c’est plutôt la peur de perdre les élections en 2018, qui a motivé l’abandon du projet par d’IBK.
Comme pour calmer le jeu, les déguerpis de Malitelda viennent de bénéficier d’un prêt de cinquante millions de franc CFA, si ce n’est pas pour des raisons politiques et politiciennes, pourquoi l’Etat n’avait-il proposé un départ négocié et responsable ?