Les soldats français de l’opération Barkhane ont actuellement maille à partir avec les populations de Kidal. À travers plusieurs manifestations, les habitants du Nord-Mali reprochent à l’armée française ses méthodes brutales.
Adulés par les Maliens à leur arrivée, les soldats français ne sont plus en odeur de sainteté avec leurs tuteurs. Raison évoquée, les méthodes employées par ces militaires de Barkhane ne sont pas du tout appréciées par la population. Aussi les manifestations ne cessent-elles pas de se multiplier au Nord-Mali pour exiger leur départ. le 9 septembre à Kidal, plusieurs manifestants ont pris d’assaut les rues de l’ancien fief de la rébellion touarègue pour crier leur indignation vis-à-vis de ces soldats.
« Nous avons manifesté et nous continuerons de manifester parce que les troupes françaises doivent dégager. Elles sont trop brutales, elles interviennent sans précaution dans des domiciles privés », a déclaré l’un des manifestants. Une autre source confirme les griefs des populations contre Barkhane qui fait, par moment, des perquisitions sans ménagements. D’où la colère exprimée par les habitants de Kidal à travers des slogans très hostiles.
Ces manifestants ont également pris d’assaut le camp de la Minusma et de Barkhane installé dans la ville. À coups de pierres et d’injures de tous genres, les soldats français ont été pris à partie. Ils n’ont par ailleurs eu leur salut qu’en roulant à vive allure et en se retranchant dans leur camp.
Rappelons que ces manifestations font suite au raid mené par les forces françaises, le 1er octobre dernier, au domicile d’un riche homme d’affaires, suspecté d’être proche des Jihadistes.
Au cours de cet assaut, sept personnes ont été arrêtées alors que le principal suspect n’a pas été inquiété. Ce que dénoncent les manifestants, c’est la méthode brutale utilisée au cours de cet assaut qui, d’après eux, a mis en danger la vie des personnes qui s’y trouvaient.
Cette crise intervient alors que le président français, Emmanuel Macron, s’est engagé à soutenir la coalition armée du G5 Sahel. Poursuivra-t-il sur sa lancée après cet incident ? S’achemine-t-on vers la fin de l’opération Barkhane ?
Notons que la France a lancé une intervention militaire internationale d’urgence en 2013 pour stopper des groupes Jihadistes, proches d’Al-Qaïda qui occupaient le Nord du Mali. L’opération Barkhane a pour mission de combattre le terrorisme dans le nord-Mali et toute la région sahélienne. Composée de 4000 hommes, elle étend ses actions à tous les cinq pays constituant la coalition (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie et Burkina Faso).