Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a eu une séance de travail, hier à Paris, avec le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux, qui a exprimé la bonne disposition de son institution à appuyer les efforts de développement du Mali.
A sa sortie de la rencontre élargie à l’ambassadeur du Mali en France, Cheick Mouctary Diarra, et au conseiller spécial à la Primature, Diomansy Bomboté, M. Rioux, qui était accompagné de collaborateurs, a indiqué que les échanges ont porté essentiellement “sur le portefeuille de projets de l’AFD au Mali qui couvre l’ensemble du territoire malien”. Il a rappelé l’engagement de son institution lors de la Conférence de Bruxelles sur le Mali, en 2015, conférence au cours de laquelle les partenaires de notre pays et l’ensemble de la communauté internationale avaient promis au gouvernement malien une aide financière d’un montant de 3,285 milliards d’euros (soit environ 2155 milliards de Fcfa) pour appuyer les politiques de réformes et les programmes de développement au Mali.
Lors de la rencontre d’hier, les préoccupations maliennes ont concerné le décaissement et surtout le décaissement rapide des financements, de nouveaux projets à soumettre à l’appréciation de l’AFD en matière notamment d’infrastructures, de routes et d’énergie. « Il faut mettre tout cela en musique pour que l’ensemble marche », a dit Rémy Rioux.
Il ressort des discussions, selon une source proche de la rencontre, qu’une commission mixte AFD et gouvernement du Mali se tiendra à Bamako, dans les prochains mois, en collaboration avec le représentant de l’institution française dans notre capitale, afin de réactualiser le portefeuille d’une quinzaine de projets financés pour le compte du Mali.
Pour rappel, l’AFD est un établissement public dont la mission est de financer et d’accompagner le développement des pays du Sud et des Outre-mer français. Cette institution financière publique, qui met en œuvre la politique définie par le gouvernement français, agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Présente en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine, dans la Caraïbe et l’Outre-mer, elle finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète. L’on rappelle en outre, que c’est le 22 octobre 2015, que le gouvernement du Mali et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ont organisé conjointement une conférence internationale de haut niveau pour la relance économique et le développement du Mali, en coopération avec la France et les autres partenaires du Mali. Cette conférence faisait suite à l’Accord pour la paix et la réconciliation du Mali, signé en mai-juin 2015 à l’issue du processus de médiation mené sous l’égide de l’Algérie, avec l’appui de la communauté internationale.
Le gouvernement du Mali, les représentants des parties signataires de l’Accord, la société civile et les secteurs privés, malien et international, ainsi que 64 pays et organisations régionales et internationales partenaires avaient participé à la conférence dont les objectifs, entre autres, étaient de présenter les actions immédiates du gouvernement du Mali pour la mise en œuvre de l’Accord, dans un contexte sécuritaire qui demeure fragile dans le Nord, ainsi que sa Stratégie spécifique de développement pour les régions du nord, les réformes en cours et envisagées, et le Fonds de Développement durable. Il s’agissait aussi de renforcer le dialogue sur les politiques publiques nécessaires à plus d’inclusion, d’emplois et de stabilité par une gouvernance plus efficace et transparente, une décentralisation ambitieuse mais réaliste, une croissance équilibrée, et une coopération au développement qui accompagne le Mali dans la mise en œuvre des réformes dans les secteurs stratégiques et l’atteinte de ses priorités.
La conférence devait aussi réaffirmer l’engagement des partenaires internationaux du Mali, tant publics que privés, tant bilatéraux que régionaux et multilatéraux, autour des priorités stratégiques du Mali, notamment les engagements immédiats du gouvernement pour une mise en œuvre concrète et rapide de l’Accord dans la période intérimaire (2015-2017).
Il faut aussi ajouter que le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga rencontrera, lors de sa visite en cours, le secrétaire général adjoint de l’OCDE, Douglas Frantz, avant de participer à la table ronde avec la présidente de la Direction de la coopération pour le développement (DAC) et les ambassadeurs des pays membres, le Club du Sahel et des participants invités. Dans la matinée d’hier mardi, également, Abdoulaye Idrissa Maïga, a eu un déjeuner de travail avec un consortium d’une dizaine d’entrepreneurs français réunis au sein du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et conduit par l’ancien ministre français de la coopération, Michel Roussin. Il a été question de recensement, d’énergie et notamment de lampadaires solaires qui ont une durée de vie plus longue (plus de 10 ans), que ceux dont des villes maliennes sont pourvues actuellement.
A l’instar du promoteur de cette solution solaire, Thomas Samuel, qui travaille déjà avec le Malien Samba Bathily dans le secteur des énergies renouvelables, la plupart des investisseurs à la réunion avec le Premier ministre Maïga, sont déjà présents au Mali. Ils ont réactualisé et renouvelé leur intérêt pour notre pays et leur désir d’y travailler.
Précisons que le MEDEF est une association patronale représentant les dirigeants d’entreprises françaises. Son but est de représenter les entrepreneurs français auprès de l’Etat et des organisations syndicales.