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Lutte antiterroriste : l’Afrique centrale et de l’Ouest réunies pour intensifier leur coopération policière
Publié le mercredi 11 octobre 2017  |  Xinhua
Boko
© Autre presse par DR
Boko Haram
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Sous la menace terroriste, les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont réunis depuis mardi à Yaoundé avec l’objectif d’intensifier leur coopération policière et d’obtenir des résultats plus tangibles dans leurs efforts respectifs pour endiguer ce fléau.

Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansar Dine... Du lac Tchad au Sahel, l’influence des groupes terroristes en Afrique centrale et de l’Ouest préoccupe par son ampleur, comme en témoigne le nombre élevé de ces organisations spécialisées dans divers trafics (drogues, êtres humains...) et le crime organisé.

Cause majeure de la circulation d’armes légères et de petit calibre dans les deux régions du continent le plus pauvre de la planète, ces mouvements entretiennent des connexions leur permettant de "se soutenir entre eux", selon Jurgen Stock, secrétaire général de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC-Interpol).

"La riposte des forces de l’ordre doit être robuste", suggère le haut responsable allemand, évoquant les enjeux de la réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme ouverte mardi pour deux jours à Yaoundé. Les chefs de police d’Afrique centrale et de l’Ouest sont venus assister à cette rencontre, organisée sous l’égide d’Interpol.

Avec sa base de données contenant plus de 80 millions d’informations, Interpol propose au cours de ces travaux de fournir son assistance technique aux 25 pays de la CEEAC et de la CEDEAO, afin de les aider à accroître leur efficacité dans la lutte contre le crime organisé et la criminalité sur leurs territoires et leurs espaces frontaliers, sur la base d’une coopération plus étroite.

L’idée est surtout de travailler à la mise en place d’opérations tactiques, tâche pour laquelle le partage du renseignement joue un rôle central, a expliqué M. Stock, à l’ouverture de la réunion sur la lutte contre le terrorisme, tenue en présence du ministre camerounais de l’Administration et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi.

Pour mener à bien cet objectif, il faut trouver des solutions au problème d’insuffisance des moyens humains, financiers et matériels généralement observé dans les pays de la côte ouest-africaine. Interpol met à disposition un financement de 2 millions d’euros pour le renforcement des capacités dans cette zone.

"La lutte contre le terrorisme, c’est à la fois l’information, la sécurité. Chaque pays a ses moyens pour le combattre. Certains n’ont pas de moyens, d’autres en ont. Les moyens ne sont pas suffisants, mais on commence à gagner en expérience, à avoir les moyens pour faire ce travail", a souligné à Xinhua Armando da Costa Marna, commandant général de la garde nationale de la Guinée-Bissau.

Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est miné par les réseaux de trafic de drogues, qui y pullulent et infestent y compris les hautes sphères de l’Etat, au point de menacer sa stabilité et de provoquer des crises politiques à répétition.

A côté, en Guinée, tout est à refaire aujourd’hui pour rattraper le chaos engendré par les longues années de pouvoir de Lansana Conté (1984-2008), selon Abdoul Gardi Condé, directeur national de la police judiciaire. "Quand vous mettez un certain nombre d’années sans assurer une formation adéquate, ce n’est pas du jour au lendemain que vous allez le faire. Quand un Etat a foutu le camp pendant dix, vingt ans, ce n’est pas du jour au lendemain qu’on le rétablit."

"Notre pays revient de très loin. Notre administration a été pratiquement désarticulée. Nous sommes à la phase de reconstruction. Le gouvernement a engagé une politique de réforme des forces de défense et de sécurité, qui va atteindre bientôt sa vitesse de croisière", a-t-il précisé.

Malgré ces difficultés, les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest s’emploient depuis des années à renforcer leur coopération dans le domaine sécuritaire, en mettant sur pied des comités de sécurité transfrontalière chargés de mener des activités visant à réduire les menaces à la paix et la stabilité et mettant en avant le partage d’informations.

Chef du bureau régional d’Interpol pour l’Afrique de l’Ouest, Marcelin Abbé annonce une bonne coopération policière entre les différents membres de cette organisation. "La coopération entre les polices avance normalement. Les bases de données sont utilisées, l’utilisation des outils d’Interpol et le partage d’informations sont bien assurés par les différents bureaux centraux nationaux."

"Il est créé de plus en plus dans les pays des unités de lutte contre le terrorisme et ces unités, dans les différents pays, vont mettre en pratique la politique d’Interpol à travers la stratégie globale de lutte contre le terrorisme. L’utilisation des bases de données d’Interpol permet de suivre les déplacements des terroristes, de prévenir et de combattre aussi le terrorisme en cas d’attaque", a-t-il expliqué à Xinhua.

Selon Abdoul Gardi Condé, cette coopération se traduit par "un accord qui permet la remise simplifiée de police à police de malfaiteurs et des biens mal acquis. Ça veut dire que lorsqu’un bandit commet une infraction dans un pays A et fuit vers un pays B, à la demande du pays A, les autorités policières du pays B peuvent l’arrêter et le remettre aux autorités du pays A, sans attendre la longue procédure d’extradition judiciaire. Il en est ainsi aussi des biens issus des criminels".

Cette mesure, a-t-il précisé, "permet de réduire les menaces de façon drastique. On ne peut pas y mettre fin, mais les bandits savent qu’il n’y a plus d’espace où ils peuvent se cacher. En tout cas, chaque pays est engagé à cela. D’ailleurs, récemment nous avons eu une réunion avec le comité des chefs de police d’Afrique centrale pour qu’ils s’inspirent de ce qui se passe chez nous et pourquoi ne pas faire la même chose entre les deux régions".

C’est le plaidoyer lancé par le ministre camerounais de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, à l’ouverture de la réunion de haut niveau des chefs de police d’Afrique centrale et de l’Ouest sur la lutte contre le terrorisme.
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