On estime que le Mali n’exporte qu’environ 60% du potentiel annuel de 250 000 tonnes. Alors que les arbres de Karité couvrent environ 20 millions d’hectares. Ainsi, la chaîne de valeur du Karité dans notre pays est en proie à un faible investissement du secteur privé. La dotation en Karité du Mali et la demande du marché pour ses produits sont considérables. Néanmoins, la contribution de la Karité aux moyens de subsistance maliens du milieu en général et au statut socio-économique des femmes en particulier est loin derrière son potentiel.
Ainsi, pour pallier a certaines de ces difficultés et aussi renforcer la production du Karité, un programme de durabilité en faveur des femmes de la filière Karité vient d’être lancé en qualité de responsable d’une structure qui intervient au financement et en charge de mettre en œuvre ledit programme. La cérémonie du lancement de ce programme a eu lieu, le mercredi 4 octobre 2017, à l’hôtel Salam, en présence, du Conseiller technique du Ministère du Commerce, Oumar Alassane Kouyaté; du Directeur régional adjoint de ICCO, Aba Maiga ; du Coordinateur national du Cadre intégré, Mohamed Sidibé ; du Directeur général de la Société Abou Talla et fils (SOATAF), Modibo Talla ; du représentant ICCO, Fousseyni Diakité ; du représentant de l’Alliance globale de Karité (AGK) ainsi que d’autres acteurs.
Indiquons que ce programme de durabilité en faveur des acteurs de la filière Karité est une initiative de l’AGK en collaboration avec son partenaire principal, l’USAID développé dans plusieurs pays. Au Mali, le programme est l’objet d’un partenariat entre le Ministère du Commerce et l’USAID mis en œuvre par leurs agences d’exécution que sont respectivement, l’Unité de mise en œuvre du Cadre intégré (UMOCI) et ICCO Coopération.
Le Coordinateur national du Cadre intégré, Mohamed Sidibé, a rappelé qu’en 2005, le Ministère du Commerce à travers le Cadre intégré a réalisé plusieurs activités de développement de la filière Karité. Il s’agit, entre autres de l’élaboration de la stratégie nationale de développement de la filière Karité, en collaboration avec les acteurs de la filière et les structures techniques concernées ; l’élaboration d’un document de projet pour le développement de la filière Karité qui sera soumis pour financement ; le renforcement des capacités des acteurs de la filière Karité dont l’appui à l’organisation des acteurs, aux missions de sensibilité, accompagnement aux manifestations commerciales au Mali et à l’étranger, appui à la mise en place du système de gestion de la qualité ; formations sur les Bonnes pratiques de production de beurre ; accompagnement des femmes aux Conférences annuelles sur le Karité dans les PME de production de beurre de Karité. A l’en croire, le Cadre intégré est un programme multidonateurs qui a été mis en place pour les Pays moins avancés (PMA) dont la plupart des bénéficiaires sont des pays producteurs de Karité. Il a ainsi reconnu que le Karité est parmi les filières qui peuvent faire l’objet de projet intégrateur entre le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Sénégal et le Niger. C’est pourquoi, a-t-il dit, qu’à la demande des acteurs de la filière, le Ministère du Commerce à travers le Cadre intégré s’est engagé dans cette initiative pour une contribution annuelle de quarante (40) millions de francs CFA sur trois ans de 2017 à 2019.
Pour les autres intervenants ont soutenu dans leurs propos que le Karité est l’une des récoltes génératrices de revenus les plus importantes pour les femmes dans les régions productrices de Karité du Mali. A leur dire, selon une étude menée par notre Gouvernement, les cacahuètes et le négoce de beurre fournissent jusqu’à 80% du revenu des zones rurales.