Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré jeudi 12 octobre la Journée mondiale de la vue au Palais de la Culture. Elle a servi de cadre au lancement de la Semaine nationale de la lutte contre la cécité.
La cérémonie de lancement de cette Journée était présidée par le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadoun Konaté, représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. Le thème de l’édition 2017 était : «Faites que la vue compte». Il s’agit pour les organisateurs de mobiliser les acteurs et la population autour de cette problématique de la vue, à savoir : la cécité.
Cette anomalie de la vision évitable touche majoritairement les populations les plus pauvres. Selon l’OMS, ce sont 37 millions de personnes qui souffrent de cette anomalie au monde, et parmi lesquelles 75% des cas pouvaient être évités ou guéris s’ils étaient détectés et soignés à temps. Selon la même source, en raison de l’accroissement démographique, du vieillissement de la population et en l’absence d’intervention adaptée, le nombre d’aveugles pourrait atteindre 75 millions d’ici à 2020.
Cas du Mali
La cécité représente un véritable problème de santé publique, mais aussi socio-économique. Le taux de prévalence est estimé à 1,2% soit 214 000 aveugles. L’objectif de la célébration de la Journée mondiale de la vue et le lancement de la semaine nationale de la lutte contre la cécité est de contribuer à la réduction de la prévalence des cas de cécité évitables au Mali ; de faire des plaidoyers auprès des décideurs sur «l’initiative Vision 2020 : le droit à la vue» ; de renforcer l’information et la communication des populations autour de la santé oculaire ; d’assurer le dépistage et la prise en charge gratuite de certaines pathologies oculaires comme le trichiasis trachomateux, la cataracte et le glaucome.
Pour le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadoun Konaté, représentant son collègue de la Santé et de l’Hygiène publique, les principales causes de cécité sont la cataracte (1ère cause mondiale de cécité), le glaucome (2ème cause de cécité) à la base d’environ 14% des cas de cécité. Il faut ajouter le trachome, les opacités cornéennes, les vices de réfraction.
À l’en croire, la perte de la vue représente actuellement un énorme fardeau pour l’humanité. «Plus qu’un problème de santé publique ou de souffrance humaine, la cécité entraîne une baisse de la production et de la productivité. Les enfants servent généralement de guide aux parents ayant perdu la vie ; toute chose qui compromet leur apprentissage scolaire ou professionnel», a déploré le ministre Konaté.
La lutte contre la cécité est un cheval de bataille pour le gouvernement en vue de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), ajoutera-t-il. Et de prescrire que l’amélioration de la santé oculaire passe par 3 axes stratégiques majeurs : le développement des ressources humaines ; le développement des infrastructures et de l’équipement ; la lutte contre la maladie.
Le ministre Hamadoun Konaté n’a pas manqué de rappeler les actions majeures posées par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Il s’agit, entre autres, de la création et l’équipement de 14 Centres secondaires d’ophtalmologie dirigés par des médecins ophtalmologistes et 33 Unités de soins oculaires dirigés par des assistants médicaux en ophtalmologie, l’ouverture effective de la filière optométrie sous l’impulsion de l’Organisation ouest-africaine de la Santé. Il faut ajouter l’IOTA, une structure sous-régionale de troisième référence qui assure la formation initiale et continue en Afrique francophone.
Pour renverser la tendance de la cécité, le ministre Konaté a invité les autorités, les populations, les partenaires techniques et financiers, la société civile, à une large mobilisation pour la promotion de la santé oculaire.
La cérémonie qui a été marqué par des sketches et des messages de sensibilisation des artistes a enregistré la présence de la vice-présidente Afrique de Helen Keller international.