PolitiqueSituation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest : Vers l’incontournable Harmonisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme
La Conférence régionale sur la situation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest s’est ouverte hier à l’hôtel de l’Amitié, avec la réunion des experts. L’ouverture des travaux était présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, du chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, du haut représentant de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Pierre Buyoya, des représentants des organisations partenaires et de plusieurs autres personnalités.
Il convient de rappeler que cette conférence est organisée par le gouvernement et la Commission des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont, lors des 50è et 51è sessions, tenues respectivement à Abuja, le 17 décembre 2016, et à Monrovia, le 4 juin 2017, instruit au président de la Commission de prendre les dispositions nécessaires en vue de l’organisation, dans les meilleurs délais possibles de cette Conférence. Deux importantes interventions ont marqué l’ouverture des travaux de la rencontre des experts. S’exprimant le premier, le Commissaire en charge des questions macroéconomiques, représentant la Commission de la CEDEAO, notre compatriote Mamadou Traoré a indiqué que les États de la sous-région ont pris, individuellement, plusieurs mesures nationales pour prévenir et combattre le terrorisme. Selon Mamadou Traoré, certains pays ont adopté de nouvelles législations nationales tandis que d’autres ont renforcé les aspects pertinents de leur Code pénal afin de criminaliser le phénomène. «Malgré ces mesures prises, les États de la Communauté continuent à faire face à la menace croissante du terrorisme qui s’entrelace avec d’autres actes criminels tels que le blanchiment de capitaux, la contrebande et la prolifération d’armes ou encore le trafic de stupéfiants et de personnes», a-t-il déploré.
Le représentant de la Commission de la CEDEAO a également souligné que la violence liée à l’extrémisme religieux peut produire un désastre aux conséquences multidimensionnelles sur une société et la réponse appelle une approche intégrée, coordonnée et concertée. «Le principal défi aujourd’hui est donc d’harmoniser les efforts des membres de la Communauté et de fournir un cadre au sein de la région pour la prévention et la lutte contre l’insécurité, l’extrémisme violent et le terrorisme», a insisté Mamadou Traoré.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a déclaré qu’il reviendra aux experts de faire une évaluation globale et sans complaisance de la situation sécuritaire dans le Sahel, en général, et en Afrique de l’Ouest, en particulier, dans le but de déterminer les voies et moyens idoines pour assurer la neutralisation des organisations criminelles dans notre espace, afin d’y préserver la paix et la sécurité, gages du développement économique et du bien-être social des populations.
Pour le patron de la diplomatie malienne, la finalité des réflexions des experts permettra de parvenir à l’élaboration des éléments d’une stratégie régionale intégrative de lutte coordonnée contre les groupes terroristes et extrémistes, le crime transnational organisé, le narcotrafic et le trafic humain ; l’élaboration d’une ‘’Plateforme collaborative’’ de mise en cohérence des diverses initiatives et expériences en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le narcotrafic et le trafic d’êtres humains dans l’espace CEDEAO. «L’heure de la mobilisation a sonné pour nous dresser, aujourd’hui, plus qu’hier, contre tous ceux qui entravent la paix et la sécurité, hypothéquant nos efforts de développement visant à faire du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest toute entière des havres de paix et un espace intégré de prospérité et de croissance économique», a martelé Abdoulaye Diop. Avant d’espérer que les travaux débouchent sur de délibérations utiles, fructueuses et des conclusions opérationnelles.