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Pour « crimes de guerre, assassinat et complicité d’assassinat de Kadhafi et des milliers de citoyens libyens » : Des organisations de la société civile africaine portent plainte contre Nicolas Sarkozy devant la CPI
Publié le samedi 14 octobre 2017  |  Aujourd`hui
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Des organisations de la société civile malienne et africaine ont porté plainte contre l’ancien président français Nicolas Sarkozy devant la Cour pénale internationale (Cpi) pour crime de guerre, assassinat et complicité d’assassinat de Mohammad Kadhafi. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse organisée, le samedi 7 octobre, à la Pyramide de souvenir.
Ladite conférence était animée par le président du Bloc d’Intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem), Lacina Diawara, en présence du représentant de Y’en a marre du Sénégal, Mohamed Simon Gackou, de celui du Balai citoyen du Burkina Faso, Abdoul Moumouni Bocoum, de celui du mouvement « Le peuple n’en veut plus », Élie Kamano, du parrain Tiken Jah Fakoly et des représentants de plusieurs associations maliennes.



Selon le conférencier, à l’attention de la Procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, le Biprem et des sociétés civiles africaines portent plainte contre Nicolas Sarkozy auprès de la Cpi pour crimes de guerre, assassinat et complicité d’assassinat du président libyen Mohammad Kadhafi, des milliers de citoyens libyens et de ressortissants africains qui vivaient sur le sol libyen au moment des faits.

Violation de la Résolution 1973 de l’Onu

Et de marteler que Nicolas Sarkozy a violé la résolution 1973 des Nations unies en dirigeant une attaque internationale en sachant que celle-ci causera des pertes en vies humaines parmi la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil ou des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs. Cette résolution instaurait un régime d’exclusion aérienne en Lybie afin de protéger les civils contre les attaques systématiques et généralisées.

De sa lecture, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a fait fi de cette résolution en effectuant des bombardements meurtriers sur Tripoli et d’autres régions dans l’unique but d’assassiner le président Kadhafi. Et d’ajouter que pour accomplir cette sale besogne, Nicolas Sarkozy a fait tuer des milliers de civils innocents. Ainsi, les recommandations de la majorité des chefs d’État africains et surtout les désapprobations des sociétés civiles africaines contre toute intervention militaire étrangère dans le conflit inter libyen ont été ignorées. Celles-ci n’ont pu, malheureusement, freiner les velléités sanguinaires de Nicolas Sarkozy.

Kadhafi et des milliers de civils innocents assassinés

« Nous avons la certitude que l’ancien guide libyen, Kadhafi, et des milliers de civils innocents ont été assassinés pour des raisons foncièrement différentes de celles de la protection des citoyens libyens. Notre conviction est fondée sur une des révélations pertinentes d’un rapport de la commission des Affaires étrangères britannique mettant en cause les conditions de l’intervention militaire en Libye, en 2011, et les motivations qui ont conduit Londres et Paris à lancer l’offensive contre Kadhafi », précise la plainte.

Selon lui, le rapport fait également état des conclusions d’un conseiller d’Hillary Clinton (alors secrétaire d’État), Sidney Blumenthal, qui détaille les motivations de Nicolas Sarkozy dans cette intervention. Il les résume en cinq points, entre autres : accéder au pétrole libyen, accroître l’influence de la France en Afrique du Nord, servir son propre intérêt politique en France, fournir à l’armée française l’occasion d’asseoir sa position dans le monde ainsi que couper court aux ambitions de Kadhafi visant à supplanter la domination de la France sur l’Afrique francophone.

« Le rapport souligne que quatre de ces motivations concernaient des intérêts purement nationaux et qu’une autre portait uniquement sur une ambition politique personnelle de l’ancien président. Aucune mention, en revanche, de la protection des civils réprimés par le dictateur libyen », a-t-il laissé entendre.

Le drame libyen perpétré pour des raisons personnelles

La plainte fait également état du témoignage de Béchir Saleh (encore vivant), qui fut, pendant une quarantaine d’années, un des plus proches collaborateurs de Kadhafi. Selon ce dernier, l’ancien président Sarkozy a perpétré le drame libyen pour des raisons personnelles relatives au refus des chefs militaires libyens de l’achat d’avions Rafale, d’hélicoptères et d’autres équipements militaires français pour plus de 4 milliards de dollars. Ceux-ci étaient habitués aux matériels russes.

Aux dires du conférencier, l’annexe 3 de la plainte est consacrée aux conséquences de ces bombardements qui ont détruit complètement l’État libyen à travers l’installation de l’anarchie. « Des milliers de combattants désœuvrés et désemparés ont envahi plusieurs états du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad) avec comme corollaires une exacerbation du banditisme et du terrorisme. Bilan catastrophique : 50.000 morts. Selon Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine (U.A) », a-t-il déploré.

« Ces assassinats prémédités doivent-ils rester impunis ? », s’est interrogé Lacina Diawara. Avant de rappeler que selon la Déclaration universelle des droits de l’homme, la vie humaine est sacrée. « Au regard des faits suscités, nous exigeons la condamnation ferme de Nicolas Sarkozy par les juridictions compétentes de la Cpi », a-t-il conclu.

Boubacar PAÏTAO

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