« Malheureusement, de nos jours, au Mali, l’honnêteté intellectuelle, la loyauté, la probité morale, l’intégrité ne sont plus des critères déterminants pour occuper un poste de responsabilité ». C’est ce que rappelle lance l’auteur de cette contribution, Bakary Djan Sidibé, depuis la « zone difficile » où il est appelé à servir l’Etat. C’est un cri du cœur d’un enfant du Mali qui veut attirer l’attention sur la mauvaise gestion des ressources humaines du Mali qui « a été seulement rattrapé et terrassé par ses mauvaises gouvernances, selon lui.
Je ne suis contre personne, mais je dis tout simplement ce que je vis et constate. Ce qui se passe quotidiennement autour de moi comme tout autre Malien.
C’est vrai, le chaos provoqué en Lybie avec l’assassinat du Colonel Kadhafi par les occidentaux a affaibli beaucoup d’Etats sahéliens. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Ne rendons pas les termites responsables de l’écroulement de la chambre. Acceptons de nous regarder au miroir et faisons notre autocritique.
Le Mali a été seulement rattrapé et terrassé par ses mauvaises gouvernances :
De 1968 à 1991, la gouvernance malienne fut caractérisée par la corruption, le vol, le népotisme, etc.
De 1992 à nos jours, les différentes gouvernances ont surtout brillé par les comportements laxistes et complaisants des plus hautes autorités favorisant ainsi la corruption à ciel ouvert, le vol planifié, l’injustice sans état d’âme, l’impunité totale, le népotisme, le favoritisme, etc.
Quand on regarde les Décrets d’organisation et de fonctionnement des services publics et des E.P.A., ainsi que les pratiques qui s’y passent, on se demande pourquoi les autorités créent-elles les services avec l’argent public et acceptent-elles que les agents qu’elles-mêmes a désignés pour les gérer, les détruisent sans la moindre réaction de ces mêmes autorités ?
La plupart des services de l’Etat sont devenus presque des réseaux mafieux au profit des responsables nommés à leur tête. Ces services n’ont rien à voir avec les G.I.E. ou les Sociétés à responsabilité limitée (Sarl.) au vu, au su, au nez et à la barbe des autorités.
Dans ces structures, on y trouve deux (02) types de ressources humaines :
D’une part, des agents dits « les protégé (e) s » constitués des parents et proches parents, des copines et proches parents des copines du/des responsable (s) de la structure et aussi les « confié e (s) » des grands commis de l’Etat. Ceux-ci et celles-ci ont droit aux promotions et toutes sortes d’avantages du service. Tous les moyens sont utilisés pour leur plaisir.
D’autre part, des agents sans soutien valable, appelés « les maillons faibles » ceux-ci et celles-ci sont sujets à des mutations arbitraires, aux rétrogradations, à des intimidations et menaces de licenciement, etc. Pire, bien qu’ayant été affecté dans des zones dites « zone difficile » du pays sur le plan climatique et la vie chère, ils n’ont pas droit à la prime de zone. Quelle pratique discriminatoire ? Ici l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (Anict), parmi tant d’autres, mérite la grande médaille.
Selon le Président Modibo Keita, « le choix des Hommes à des postes de responsabilité doit obéir à de sérieuses enquêtes de moralité mettant ainsi à l’évidence la volonté des plus hautes autorités à respecter le serment « l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Le temps a toujours prouvé que les mauvaises œuvres, quelle qu’en soit leur taille et leurs commanditaires et ceux et celles qui les soutiennent, malgré leur intelligence et leur capacité de diversion, demeurent des toiles d’araignée qui ne résisteront pas au minimum de vent.
Avec les mauvaises pratiques, difficilement un pays se redresse. Et, malheureusement, de nos jours, au Mali, l’honnêteté intellectuelle, la loyauté, la probité morale, l’intégrité ne sont plus des critères déterminants pour occuper un poste de responsabilité.