Le collectif Bi-Ton est désormais dans la résistance pour qu’il y ait un système éducatif digne de ce nom et pour qu’il y ait plus d’emplois pour la jeunesse malienne. Cette résistance a pris forme au cours d’un grand meeting que le collectif a organisé avant-hier, le samedi 14 octobre 2017, au Palais de la Culture dans la salle Banzouma Sissoko. Le meeting a réuni plusieurs centaines de jeunes diplômés sans emploi qui sont venus manifestés leurs soutiens au collectif pour son engagement en faveur de la jeunesse.
Ils sont, selon les organisateurs, plus de 2000 personnes à prendre part à ce meeting de Bi-Ton, un mouvement qui lutte pour l’emploi des jeunes et l’amélioration du système éducatif au Mali afin de préparer les jeunes d’aujourd’hui aux métiers d’avenir. En annonçant son entrée en résistance, ce mouvement est conscient que c’est le début du commencement, mais il est prêt à faire face à la mission qui l’attend.
Car, au dire des responsables, ils iront vers les maliens, localité par localité, pour les informer sur la situation de l’école malienne et le chômage récurrent des demandeurs d’emplois. Pour le mouvement Bi-Ton, ils sont entrés dans la résistance parce que les autorités ont montré leurs limites au niveau de ces deux aspects, à savoir l’école et l’emploi. Au dire du Président du mouvement, Sega Diarra, ils ont entrepris, depuis une année, beaucoup d’activités.
Selon lui, ce n’est pas parce que les jeunes sont des fainéants mais tout simplement c’est le marché de l’emploi qui ne leur offre aucune perspective, aucune porte de sortie. Plus loin, il dira que malheureusement, les autorités ne les ont pas été écoutés, ni reçus, mais qu’ils ont été considérés comme des opposants ou des gens qui sont contre le système. « Nous nous sommes dits que malgré cela, on va faire des propositions.
On avait initié la semaine de l’emploi pour faire un pont entre les demandeurs d’emplois et les entreprises, on a sorti un livre qu’on a mis à la disposition des autorités pour leur expliquer globalement comment est-ce que dans la situation actuel du Mali on peut créer de l’emploi. Comment est-ce que on peut aider les jeunes qui sont diplômés aujourd’hui dans les domaines où on sait pertinemment qu’ils n’auront jamais d’emplois à leur reconvertir dans d’autres secteurs qui sont beaucoup plus porteurs.
On a également écrit sur comment il faut adapter l’école nationale, nos universités aux métiers d’avenir, mais malheureusement tous ça n’a pas été audible », a-t-il souligné. De ce fait, il a fait savoir qu’ils se sont dit qu’il est temps à ce qu’ils se prennent en mains, qu’ils arrêtent de demander et d’entrer en résistance. Pour lui, l’objectif de cette résistance c’est de tout faire pour casser la barrière de toutes les forces qui s’opposent à ces initiatives. Aussi, d’aller de village à village, de région à région, dans l’optique de contacter tous les maliens partout où ils sont pour leur expliquer le danger qui existe aujourd’hui.
Par ailleurs, il dira qu’ils ne sont pas opposés à des individus mais au programme scolaire qui ne répond pas aux besoins de demain, à un système d’emploi qui crée de la précarité au Mali et à toutes les politiques publiques qui ont été mises en place durant ces dix dernières années afin de répondre aux préoccupations des jeunes. Selon lui, l’APEJ a atteint ses limites. « Elle est incapable de dire combien de jeunes ont un vrai boulot.
Malheureusement, les autorités continuent d’injecter des milliards dans cette agence. Tout cela doit cesser à un moment donné. Il faut qu’on arrête la politique de l’autruche, il faut que nos autorités arrêtent de penser uniquement aux scrutins électoraux. Il faut qu’elles réfléchissent sur le long terme. Il est temps d’alerter les citoyens afin de constituer un groupe pour lutter contre ce système qui malheureusement ne fait rien pour changer», a-t-il dénoncé. Intervenant, des jeunes ont contesté le bilan de la promesse du Président de créer 200 000 emplois pour les jeunes. Ousmane Baba