Aujourd’hui, je voudrais me casser la figure en m’attaquant à un sujet dont j’ai une peur bleue, le Bitcoin, cette cryptomonnaie lancée en février 2009 par une ou plusieurs personnes sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Vous n’en avez sûrement jamais entendu parler ! N’en soyez nullement affligés car notre monde tourne à une vitesse telle que, entre le lever et le coucher du soleil, il se passe mille milliards de choses.
Peut-être réussirais-je à intéresser un Prof. d’économie spécialiste de la monnaie à organiser une conférence-débats sur la question très délicate mais combien importante de la cryptomonnaie. Sait-on jamais ! « Le Bitcoin est un système de paiement électronique expérimental basé sur un réseau décentralisé de pair à pair (P2P) sans aucune autorité centrale. Le bitcoin est l’unité de compte qui circule sur ce réseau. Bitcoin fonctionne avec un logiciel et un protocole qui permet aux utilisateurs d’émettre des bitcoins et de gérer les transactions de façon collective et automatique. En tant que protocole libre (code source ouvert), il permet également une inter-compatibilité des logiciels et services qui l’utilisent.
En tant que monnaie, Bitcoin est à la fois un intermédiaire de paiement et une réserve de valeur ».Mais alors là, n’est-ce pas une devise internationale qui, à la longue, pourrait supplanter le panier de référence actuel composé, entre autres, du dollar, de l’euro et du yen ! Mon intérêt – non soudain - pour le bitcoin est motivé par la lecture d’un article publié le jeudi dernier sur FrenchWeb qui annonce que le cours du bitcoin franchit le cap historique des 5 000 dollars : « A 10h20 (heure de Paris) ce jeudi 12 octobre, le cours du bitcoin est ainsi monté à 5 183,7 dollars. C’est du jamais-vu pour la cryptomonnaie… ».
L’auteur de l’article constate que ces nouveaux moyens de paiement sont de plus en plus populaires et que leurs cours n’en finissement pas de s’envoler depuis plusieurs mois. Une des attractivités ou spécificités de cette monnaie alternative est qu’elles ne se soumettent pas à quelque régulation en dehors de celle intrinsèque liée à leur nature virtuelle. Là-aussi, vous pourriez être à la rue sans que cela n’affecte aucunement votre ego fut-il le plus surdimensionné.
Mais ce nouvel engouement pour la cryptomonnaie n’est pas du tout de nature à rassurer les organismes de réglementation et de contrôle des marchés financiers de nombreux Etats qui commencent à intervenir pour réguler la circulation des cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum…). Après la SEC (Securities and Exchange Commission) qui a déjà émis des avertissements officiels sur les risques des ICO (Initial Coin Offering) aux États-Unis, la Banque centrale chinoise avait décidé en septembre d’interdire les ICO (levée de fonds en cryptomonnaie), qui ont «sérieusement perturbé l’ordre économique et financier». L’article de FrenchWeb précise que la réticence des autorités chinoises avait jeté un froid sur le marché des cryptomonnaies.
Le débat sur les cryptomonnaies semble avoir franchi allègrement le petit cercle des initiés ; il est maintenant porté sur la place publique et oppose les doctrines. Chantre du tout contrôle, le Président russe Vladimir Poutine estime que les cryptomonnaies peuvent être utilisées pour blanchir de l’argent, échapper aux impôts… et même financer le terrorisme. Il va plus loin «Les cryptomonnaies sont émises par un nombre illimité de sources anonymes. De cette manière, les acheteurs de cryptomonnaies pourraient être impliqués dans des activités illégales». FrenchWeb note que « Suivant la pensée de Vladimir Poutine, la Banque centrale russe a annoncé qu’elle allait bloquer les sites de vente de bitcoins et de ses concurrents ».
Dans le camp opposé, chantre de l’économie de marché, Christine Lagarde donne un son de cloche tout autre. La Directrice Générale du FMI pense «qu’il n’est pas sage de négliger les monnaies virtuelles». Christine Lagarde estime même que les cryptomonnaies pourraient être utilisées dans des pays où la monnaie est instable et les institutions sont faibles. Pas besoin de dessin pour deviner que ces pays si bien dépeints sont ceux dits en développement qui, malheureusement, ont toujours une saison en retard sur l’évolution.