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Édito : Ir Ganda : restitution
Publié le lundi 16 octobre 2017  |  Le Sursaut
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Les 19, 20 et 21 mai 2017, plus de 6000 Maliens ressortissants du Nord, venus des différentes régions du pays et de l’étranger, se retrouvent à Gao pour réfléchir sur le devenir de leur terroir. A l’issue de trois jours de débats, ils créent un mouvement dénommé Ir Ganda, « notre pays ». Le mouvement rassemble, non les membres d’une ethnie, mais « les communautés de culture songhoï » ; aussi bien les Négro Africains que les Arabo-Berbères. Le nom n’est pas été choisi au hasard. Il répond à une préoccupation : restituer cette région de notre pays à sa vocation première, celle d’une terre de rencontres, de dialogues et de métissage. Le mouvement porte à sa tête une personnalité dont les qualités d’homme d’Etat sont avérées, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.
Samedi 14 octobre 2017, les membres du mouvement se retrouvent à Bamako et, au cours d’une cérémonie solennelle, procèdent à la restitution des travaux des assises de Gao. A la cérémonie, participait le Président de la République, ce qui constitue un signal fort.



Dans deux de nos précédents éditoriaux, nous avions dégagé ce que représente pour nous la naissance du mouvement Ir Ganda. Il y a eu, récemment, une Conférence d’Entente Nationale pour réfléchir sur les causes profondes des rebellions récurrentes que connaît le Mali depuis 1963. Dès l’annonce de sa tenue, nous l’avions considérée comme « une velléité de plus » ; ce qu’elle s’est révélée être par la suite. En effet, d’une part, les causes des rébellions sont suffisamment connues pour que l’on en fasse encore un sujet de débat ; d’autre part, les recommandations issues de ces assises sont aujourd’hui reléguées aux oubliettes, n’ont pas fait l’objet d’un début d’application, sont restées sans prise sur l’évolution des événements dans le Nord. Du reste, n’ont-elles pas été rejetées, dès leur adoption, par cette frange de notre peuple qui n’a plus intérêt que l’état des choses actuel prenne fin ?

Nos gouvernants sont comme pris dans un étau, subissant à la fois la pression de la Communauté internationale et celle des nationaux. Celle-là, à la suite des événements de mars 1991, veut réorganiser notre pays pour mettre fin à des acquis que symbolisent trois dates : le 22 septembre 1960, date de la proclamation de l’indépendance du Mali « libre de tout lien avec la France », le 10 octobre 1960, date de la création de l’Armée Nationale et le 20 janvier 1961, date de l’annonce de la décision d’exiger de la France le retrait de la totalité de ses troupes du territoire national.

La réorganisation programmée consiste, à défaut de diviser le pays, à affaiblir l’Etat pour le soumettre au diktat des Puissances d’Argent. Pour y parvenir, elle nous a imposé un accord dont la mise en œuvre risque, si l’on n’y prenne garde, de disloquer la Patrie et la Nation.Pour parvenir à ses fins, elle s’appuie sur les revendications séparatistes d’une minorité avec laquelle elle nous contraint de dialoguer.

Nous n’avons rien contre le dialogue. Nous n’avons même pas besoin de le prôner : nous l’avons pratiqué de tout temps, depuis ce jour où, avec des Berbères originaires du Yémen, nous avons créé la principauté de Koukia devenue par la suite le royaume de Gao harmonieusement intégré à l’empire du Mali dont il prendra, par la suite, sans heurt, la succession, créant ainsi un vaste espace d’intégration des populations, du Tekkrour à l’Aïr.

Aujourd’hui, si les communautés de culture songhoï veulent se retrouver et agir, leur action s’inscrit dans le sens d’une lutte qui, de tout temps, a été celle du peuple malien, la lutte qui consiste à assumer l’unité dans la diversité. Voilà la raison pour laquelle la restitution dont elles se sont acquittées le samedi 14 octobre doit être pour nous source de réflexions approfondies pour mieux résister à des visées séparatistes dont l’objectif à terme est de nous maintenir sous domination étrangère.



LA REDACTION
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