C’est à neuf petit mois de la fin de son mandat, que le président IBK projette d’effectuer un déplacement de 48 heures (du 16 au 17 octobre 2017) à Kayes. Histoire d’endormir les consciences en vue de la prochaine présidentielle ? Ça y ressemble fort.
En effet, le président de la République sera à Kayes aujourd’hui. Une première, depuis son arrivée au pouvoir, il y a quatre ans. Si IBK est le champion des déplacements à l’extérieur (plus de 150 voyages), on peut compter du bout des doigts ses visites à l’intérieur du pays. Des visites qui sont, d’ailleurs, très souvent liés à des évènements particuliers et même tragiques. En effet, en 2014, il s’est rendu à Mopti pour l’inauguration de l’hôpital Sominè Dolo et récemment (septembre 2017) pour celle du quartier général de la force conjointe du G5 sahel.
En 2015, le chef de l’Etat s’était rendu à Ségou et Sikasso où il a visité et inauguré des infrastructures initiés par ses prédécesseurs. Il a fallu attendre le mois d’aout 2017 pour que IBK daigne quitter son palais présidentiel pour une autre destination à l’intérieur du Mali. C’était lorsque deux attaques distinctes ont été perpétrées, le lundi 14 août 2017, contre la mission de l’Onu au Mali (Minusma) à Tombouctou et à Douentza. Neuf personnes, dont un Casque bleu togolais et cinq agents de sécurité du Mali ont trouvé la mort. Le voyage à Tombouctou a été surtout décidé sous la pression de l’opinion nationale qui désavouait ouvertement l’attitude d’un chef de l’Etat si prompt à se rendre à l’extérieur (Burkina Faso) pour marquer sa solidarité, alors que ses soldats tombaient sur les théâtres d’opérations sans qu’il ne daigne apporter réconfort par sa présence physique là où ils ont trouvé la mort.
Même contexte, sous la pression, pour ses déplacements à Gao. En effet, les visites successives d’IBK à Gao se font au gré des évènements tragiques. Le 29 janvier 2015, il s’y rend pour la première fois, suite à la mort de trois jeunes lors d’une manifestation anti- ONU. Le 19 janvier 2017, le président Keita retourne dans la Cité des Askia suite à l’attentat suicide contre le camp du Mécanisme opérationnel conjoint (MOC). Et le 19 mai 2017, IBK est obligé de se rendre à nouveau à Gao, cette fois-ci pour accueillir le nouveau président français, Emmanuel Macron, venu rendre visite aux forces françaises basées dans la ville.
Le déplacement à Kayes ne déroge pas aux caractères opportunistes que revêtent les précédents déplacements présidentiels à l’intérieur du pays. En effet, il intervient à un moment où le chef de l’Etat et ses partisans sont lancés dans une vaste campagne de communication pour tenter de maquiller un bilan catastrophique. Dans ce forcing, tout est mis en œuvre pour les besoins de la cause. A Kayes, il semble que le président IBK vient avec pleins de ‘’cadeaux’’ à offrir aux populations. Il fera, sans doute comme 2013, miroiter aux Kayesiens des lendemains paradisiaques. Tout au long de son séjour, il va promettre monts et merveilles… Alors que ses promesses de 2013 restent lettres mortes.