A travers un géant meeting organisé ce samedi au Palais de la culture, le collectif Bi-Ton a décidé de rentrer dans la résistance : en dénonçant un système qui a montré toutes ses limites pour l’emploi et l’éducation pour les jeunes.
Ils étaient des centaines de jeunes venus des différentes communes de Bamako. Mais l’essentiellement de ces jeunes étaient sans emploi ou avec des emplois précaires. Ils se disent tous fruits de l’école malienne qui forme des chômeurs, sans se soucier du sort de ses produits. Une situation sur laquelle le collectif Bi-Ton ne compte pas croiser les bras.
“Nous ne demanderons plus rien aux autorités. Nous allons nous donner les moyens pour prendre ce qui nous revient de droit. Nous allons dénoncer ce système qui nous tue et nous opprime“, a averti Ségah Diarra, président du Collectif Bi-Ton sous les ovations.
A l’en croire, la création en 2016 de Bi-Ton découlait d’un sentiment d’abandon des jeunes et l’éducation par les autorités. La démarche vise à faire pression sur les autorités maliennes pour trouver une solution à l’emploi des jeunes et revoir le système de formation pour plus d’employabilité des jeunes Maliens.
En faisant allusion aux chiffres de l’Unesco, M. Diarra a affirmé que le fils d’une autorité ou d’un nanti a trois fois plus de chance d’avoir un emploi au Mali que le fils du pauvre. Toujours selon l’Unesco, un diplômé malien n’a son premier emploi que dix ans après sa formation.
“Face à cette menace, aucun jeune Malien ne doit s’asseoir pour assister les mains croisées à la destruction du pays. Nous sommes arrivés à la conclusion que les autorités ne veulent pas résoudre leurs problèmes. Par cette résistance, nous avons décidé de ne plus rien demander à l’Etat malien, mais de prendre ce qui nous revient de droit et nous nous allons sillonner le pays pour la mobilisation du peuple pour cela”, a-t-il lancé.
Plusieurs interventions et trois prestations d’artistes ont émaillé ce meeting. Composé de 43 associations de jeunes, le collectif Bi-Ton s’inspire du ton du roi Mamary Coulibaly de Ségou, selon Mahamane Koné son secrétaire général.