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Commune rurale de Boron : Les populations s’opposent à l’investiture du maire déclaré élu par la cour suprême
Publié le lundi 16 octobre 2017  |  Le Débat
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Dans une de nos parutions, nous parlions du contentieux électoral qui opposait le maire déclaré élu par la cour suprême aux populations de la Commune rurale de Boron. Alou Doucouré de la liste Cnid avait été battu dans les urnes par Bakary Diané du Parena. Suite à une requête introduite auprès de la cour suprême, Alou Doucouré a été déclaré vainqueur après l’annulation des opérations de vote dans 3 villages. Ne voulant plus de Doucouré comme maire, les populations protestent et s’opposent à son investiture.
Le préfet de Banamba et le gouverneur de Koulikoro devant la détermination des populations de la Commune ont tous échoué à installer Alou Doucouré dans ses fonctions de maire. Pour occuper la mairie, Doucouré a créé une milice armée composée de jeunes de Danfan, le seul village qui lui est favorable. Suite à cette menace de milice armée du maire Alou Doucouré, les populations de la Commune rurale de Boron dans le cercle de Banamba ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Au cours d’une assemblée générale qui a réuni les 47 villages de ladite Commune opposés au maire Alou Doucouré, ils ont juré que le nommé Alou ne sera jamais leur maire. En lieu et place d’Alou Doucouré, les chefs des 47 villages proposent la mise en place d’une délégation spéciale. Sous l’égide du chef de village de Boron, les chefs des autres 47 villages opposés à Alou Doucouré ont tenu une assemblée générale le mardi 3 octobre dernier. Après avoir discuté longuement de la situation de leur Commune, les chefs de village ont pris certaines décisions allant dans le sens de l’apaisement, mais non négociables selon eux. Pour débloquer la situation et permettre à la Commune rurale de Boron de fonctionner, les 48 chefs de village ont fait une concession en n’exigeant plus Bakary Diané comme maire de Boron. Cependant, ils ont juré sur tous les fétiches de la contrée qu’Alou Doucouré ne sera pas le maire de la Commune de Boron. Que faire alors ? Ils ont proposé que le gouvernement mette en place une délégation spéciale qui sera conduite par un homme neutre faisant l’objet de consensus. Les chefs de village ne s’opposent pas à ce que la délégation spéciale fasse tout le reste du mandat. Pour justifier leur refus de voir Alou Doucouré prendre la tête de la Commune, ils ont fait savoir ne jamais pardonner les procédures judiciaires entreprises contre leur personne par Alou. « On aurait préféré qu’il tente l’option de la négociation que de nous trainer devant la justice pour insubordination. Pour que Alou Doucouré soit maire de Boron, il devra nous tuer tous » a déclaré le chef de village de Boron sous les ovations des autres chefs de village. Pour ce faire, il a été décidé de renforcer les moyens de la commission de veille chargée d’alerter et de mobiliser les jeunes, femmes et vieux chargés d’empêcher Alou Doucouré de mettre les pieds à Boron. En ce qui concerne sa milice, les représentants des villages venus à l’assemblée générale ont fait savoir que le maire sortant déclaré persona non grata à Boron ne pourra recruter aucun combattant dans leurs villages respectifs. A la question de savoir si l’option de la délégation spéciale sera acceptée par le gouvernement, les populations à travers leurs chefs disent que ce point est non négociable. Aujourd’hui, tous les villages de la Commune rurale de Boron se disent prêts à affronter même l’armée pour que jamais Alou Doucouré ne siège pas à Boron. Pour l’instant Alou Doucouré est maire de Boron avec résidence à Banamba. Il faut rappeler que suite aux municipales du 20 novembre dans la Commune de Boron, la liste Parena, conduite par Bakary Diané, a été classée première qui a été ensuite attaquée devant le tribunal administratif par Alou Doucouré, tête de liste du Cnid. La justice, en première instance, a tranché en faveur de la liste Parena. Le candidat vainqueur est investi le 30 décembre 2016 par le Préfet de Banamba. Alou Doucouré du Cnid, maire sortant, fait monter l’affaire devant la section administrative de la Cour suprême. Il parle, entre autres, de corruption d’électeurs à travers l’installation, par son rival, de forages d’eau dans les villages de Maribougou, Bonzi, Kanika I et Kanika II pendant la campagne électorale. La Cour annule les suffrages exprimés dans ces villages. Cette annulation de votes fait perdre à la liste Parena un conseiller communal au profit du Cnid. Du coup, l’élection de Bakary Diané comme maire est invalidée au profit d’Alou Doucouré. Après 4 mois de fonction, Diané est prié de quitter son bureau. Le hic, c’est que la population de Boron ne l’entend pas de cette oreille. Jugeant catastrophique le bilan de Doucouré, maire sortant, elle s’oppose à son intronisation à la mairie. Le préfet de Banamba, venu installer Doucouré, est chassé par les habitants de Boron. Le gouverneur de Koulikoro, Sékou Coulibaly, est lui aussi chassé par une foule en délire, malgré l’impressionnant dispositif sécuritaire qui l’accompagnait. Doucouré est intronisé le 3 août 2017 à Banamba, très loin de Boron, sa Commune. Depuis cette date, la mairie de Boron est fermée.



Drissa Tiéné
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