Décédé le 11 octobre dernier, Makan Kérémakan Dembélé ancien membre de la cour Constitutionnelle dont il fut le doyen a reçu les hommages de la nation, le vendredi 12, lors des obsèques déroulées devant son domicile à Faladié-Socoro. On notait la présence de plusieurs personnalités dont le président de la Cour constitutionnelle, Mme Manassa Danioko. Avec le rappel à Dieu de Makan Kérémakan Dembélé (conseiller des Affaires étrangères), le Mali perd un de ses meilleurs cadres juristes. Lors de la cérémonie funéraire, le président de la Cour constitutionnelle a témoigné sur le parcours remarquable de l’illustre disparu. Mme Manassa Danioko a souligné que l’ancien doyen de la Cour constitutionnelle était un homme d’une haute formation intellectuelle, engagé pour la cause de la liberté, de la justice, de l’honneur et de la dignité du peuple auquel il appartient. «Le doyen Makan Kérémakan Dembélé était connu pour son amour au travail. Son humilité, sa probité intellectuelle et matérielle, son sens élevé du devoir forcent l’admiration et le respect de tous ceux qui l’ont connu. Il a mené, durant toute sa vie une intense activité associative. Nous gardons de lui le souvenir de ses qualités indéniables : modestie, humanité, pondération, amabilité et sociabilité. Puisse son exemple nous inspirer et inspirer les jeunes générations», a exprimé avec émotion Mme Manassa Danioko.
Le Grand chancelier des Ordre nationaux, le général de brigade Amadou Sagafourou Guèye, a indiqué que du ministère des Affaires étrangères à la Cour constitutionnelle, en passant par l’Ecole nationale d’administration et l’École centrale pour l’industrie, le Commerce et l’Administration (ECICA), Makan Kérémakan Dembélé était de ceux pour qui le partage est inné. «Il était la sagesse personnifiée, humble, affable, doté d’un esprit critique et d’une grande faculté d’analyse. Sa capacité d’écoute et d’empathie étonnait plus d’un. Mieux encore, sa parfaite connaissance des mécanismes qui fondent nos valeurs sociétales a permis aussi bien sur le plan professionnel que social de dénouer plus d’un nœud gordien», selon le Général Guèye. Il a ajouté que ses qualités hors normes forgèrent l’admiration de ceux qui, maliens ou étrangers, l’ont connu et pratiqué. « C’est pourquoi la ville de Yakima dans l’État de Washington (USA) n’a pas hésité le 11 juin 1971, à l’élever au rang de Citoyen d’honneur, comme le fit 4 jours plus tard le grand État du Nebraska. Cette reconnaissance internationale qui rejaillit immanquablement dans notre pays n’a pas échappé aux plus hautes autorités qui décernèrent à ce fils prodige la médaille de Chevalier de l’ordre national, en 2011 », a rappelé le Gtand Chancelier des ordres nationaux .
Au nom du président Ibrahim Boubacar Keita et des membres du Conseil des ordres nationaux, le Général Guèye a présenté à la famille, aux proches du défunt, à ses anciens collaborateurs, ses condoléances les plus attristées. Après l’exécution de la sonnerie aux morts, une prière funèbre (rites musulmans) a été faite à l’endroit du défunt avant de le conduire en sa dernière demeure, au cimetière de Niamakoro.
Né à Bafing-Kéniéba vers 1940, dans le Cercle de Bafoulabé, Makan Kérémakan Dembélé fut inscrit en 1946 à l’Ecole régionale de Foré, ex-Canton du Bambouk. Là, il est admis au Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) en 1953 et à l’examen des Bourses en 1954 pour son intégration au lycée Terrasson de Fougères (actuel lycée Askia Mohamed de Bamako) en 1954. Admis en préparation militaire élémentaire en 1958, il obtint le BEPC en 1959 puis les 1ère et 2ème parties du baccalauréat respectivement en 1961 et 1962. Titulaire d’un Diplôme d’études supérieures (DES) de Droit public à la Faculté de droit et sciences économiques de Reims en 1973, Makan Kérémakan Dembélé soutint une thèse de doctorat d’Etat à la faculté de droit et de sciences économiques de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne en 1976. Ce qui lui permit d’abord d’exercer certaines fonctions en France de 1964 à 1974. A son retour, en 1975, Makan Kérémakan Dembélé intègre dans la fonction publique dans le corps des Conseillers des Affaires étrangères et affecté à la Division juridique du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il fut successivement de 1975 à 1980, professeur de Droit public à l’ENA et dans plusieurs écoles dont l’ECICA. Il fut membre et doyen d’âge de la Cour constitutionnelle entre 2008 et 2015.
Mamadou SY
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