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Commercialisation d’hydrocarbures : Comment la faillite de la société malienne ‘’SAMPANA-SA’’ a été programmée et orchestrée au profit de Total
Publié le mercredi 18 octobre 2017  |  Le Démocrate
Présentation
© aBamako.com par A S
Présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
Bamako, le 26 Février 2015, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines à abrité la présentation du programme de l`encadrement de l`orpaillage au Mali
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SAMPANA-SA était une société malienne dont la principale activité était l’importation et la commercialisation d’hydrocarbures. Elle est vite montée en grade. Son chiffre d’affaires qui était de 2 milliards de FCFA en 2003, a atteint 22 milliards en 2009. Cette bonne santé financière lui vaut l’obtention d’un emprunt obligataire de 3 milliards FCFA garanti par le Fonds de Solidarité Africain et le Fonds“GARI”. Cet emprunt lui permet de réaliser d’importants investissements: achat de camions-citernes, construction de stations d’essence, etc. Cette société était une bénédiction pour les maliens jusqu’à ce que tout part en fumée et qu’elle fasse faillite. Que s’est-il passé réellement ?
La réponse à cette question a fait l’objet d’une conférence de presse animée par l’ex P.D.G. de la société SAMPANA S.A Mohamed Sampana. Pour la circonstance, il était accompagné par les responsables de deux mouvements panafricanistes : il s’agit du mouvement ‘’Urgences Panafricanistes’’ et ‘’La Voix des sans voix’’. Selon le conférencier, tout commence à s’effondre au tour de lui quand la Société SAMPANA S.A. voulait construire dans les aéroports du Mali un dépôt de jet (kérosène pour les avions) pour pallier la rupture de stock de jet dû au manque d’investissement au niveau de la capacité de stockage de la part de TOTAL. L’entreprise pétrolière et de gazière française privée, TOTAL, qui occupe la plus partie du marché pétrolière au Mali est la seule détentrice de dépôt de jet dans les aéroports du Mali. Quand SAMAPA S.A. a obtenu un contrat avec les aéroports du Mali, le PDG a approché la société ‘’ Lafond’’ en France pour lui faire un document pro-forma afin de construire ce dépôt. « C’est dès cet instant que la faillite de ma société a été programmée et orchestrée par les français », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : « c’est en décembre 2009 que j’ai découvert une arnaque de longue date de la part de mes transitaires ; la société devait à la douane la somme colossale de 800 millions FCFA pour la cumule des arriérés de droits et taxes ». A l’en croire, il a renvoyé ses transitaires et a payé 200 millions de francs par la suite. Afin d’obtenir les 600 millions restants, la douane fait confisquer les citernes de SAMPANA aux frontières. En février 2010, le chef de bureau de la douane a liquidé tous les bulletins de la société et a exigé le payement immédiat et sans délais. La société alors adresse à la douane une lettre du 17 mars 2010 où elle propose de régler immédiatement 100 millions de FCFA et le reste sur 5 mois. Le moratoire est accepté par la douane. SAMPANA verse 107 millions le 30 mars 2010. Le 2 avril 2010, le déblocage des opérations de transit de SAMPANA par message le 2 avril 2010 a été ordonné par la direction de la douane. Curieusement, l’ordre reste sans effet car les citernes restent confisquées par la douane. Dans les jours suivants le 7 Mai un incident se produit : la société constate, lors d’un transit, que ses produits (de l’essence) sont étiquetés “gaz-oil ”par les agents de douane. Craignant que cette irrégularité ne lui soit reprochée plus tard, SAMPANA la dénonce à la direction de la douane par courrier du 10 mai 2010, demandant de corriger les mentions incriminées. Ce courrier dérange-t-il la douane ? SAMPANA croit que oui.



Zoumana Mory Coulibaly aussi dans le complot !

En effet, le 14 mai 2010, Zoumana Mory Coulibaly, le chef de bureau de produit pétrolier de la douane à cette époque, qui serait dans le complot, lui réclame le paiement immédiat du reliquat d’arriérés de taxes, au tribunal de la commune VII et au mépris du moratoire de 5 mois accordé au paravent. La douane fait aussi saisir, le 8 juin 2010, les comptes bancaires de la société. C’est à ce moment qu’une banque de la place avait consenti à SAMPANA un prêt contre la promesse suivante : les produits importés par SAMPANA seraient placés sous la main de la banque qui récupérerait son dû au fur et à mesure de leur vente. La banque, de crainte de faire les frais du litige entre SAMPANA et la douane, propose à celle-ci le plan suivant: levée des saisies et remboursement des arriérés de taxes par affectation de 60% du bénéfice brut généré par les produits importés par SAMPANA. La proposition de la banque est matérialisée par une lettre du 20 juillet 2010. Elle est acceptée par la douane par courrier du 23 juillet 2010. Le plan a cependant un grave défaut: il empêche SAMPANA de faire face à ses autres créanciers (impôts, fournisseurs, employés, énergie, transport, etc.) car le prélèvement de 60% des bénéfices bruts étouffe la trésorerie de la société. Le PDG, pour tenter de sauver sa société, s’adresse au tribunal de commerce de Bamako. Il explique aux juges que son entreprise traverse une crise de trésorerie mais que sa situation économique n’est pas irrémédiablement compromise. Il lui faut un temps pour se redresser et, entre-temps, échapper aux poursuites individuelles des créanciers. Sensible aux arguments et aux chiffres présentés par SAMPANA, le tribunal lui octroie un règlement préventif et désigne un expert pour examiner les possibilités de redressement de la société. Par jugement du 13 janvier 2011, le tribunal déclare que ces possibilités sont sérieuses et, malgré l’opposition des créanciers, homologue le concordat préventif en donnant 2 ans de moratoire à SAMPANA.

La responsabilité des banques

Les banques aussi font partie du complot orchestré contre SAMPANA. Elles ont refusé de financer ses activités. Pour ne rien arranger, la douane, malgré le jugement de règlement préventif qui interdit toute saisie des biens de SAMPANA, refuse de libérer les citernes, principaux outils de travail de l’entreprise. M.Sampana a été ainsi piégé de tous les côtés, les créanciers frappent de tous les côtés ».

La société est mise en liquidation. Le liquidateur un certain Aliou Badra TOURE cachait en fait les actions de la société TOTAL. Ainsi que M. Sampara a conclu que toutes les banques, avec lesquelles il a toujours travaillé, (BMS, BNP PARIBAS, ECOBANC etc.), la douane et le liquidateur étaient tous en mission commandée pour le compte de TOTAL qu’il juge « être la vraie et unique responsable de sa faillite …».

Après la faillite de la société SAMPANA Sa, le fond Gari l’un des garants du PDG SAMPANA pour l’obtention porte plainte contre lui il est arrêté le 11 avril 2014 et déféré à la prison pour une durée de 3 mois. Une aubaine pour le liquidateur de sa société qui a déposé et obtenu contre lui le 25 mai 2014 une plainte reprochant des faits d’abus de confiance et usage de faux. C’est ainsi que son séjour de la prison a été prolongé et sans même être jugé. Le 17 décembre 2015 que SAMPANA a obtenu la liberté provisoire. A sa sortie de prison Mohamed SAMPANA ne compte pas rester sans se battre avec l’aide des mouvements panafricanistes pour obtenir justice et réparation et la restitution du patrimoine de sa société.

Affaire à suivre…

Cheickna Coulibaly
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