Suite au renouvellement du bureau du comité de gestion du centre de santé communautaire de Garantiguibougou, en commune V du District de Bamako, c’est un violent bras de fer qui s’est invité dans les débats. Il oppose les membres du comité de gestion au médecin Chef du centre, à la personne de Traoré Bintou Sangaré. Finalement, c’est un blocage total du CESCOM. Car cette dernière refuse de quitter son poste de signataire au profit du nouveau trésorier. Cette situation fait que le nouveau bureau ne peut pas, depuis 2 mois, décaisser pour travailler.
Pour donner sa version des faits, le nouveau bureau a organisé une assemblée générale d’information le samedi 14 octobre 2017 à Garantiguibougou. L’assemblée était présidée par le président du nouveau bureau, Seydou Dabo, en présence des autres membres et des présidents d’honneur.
Faisant l’historique de la situation, Bogoba Coulibaly, un des présidents d’honneur, dira que suite à une mauvaise gestion du CSCOM en 2013, le comité s’est retrouvé face à des cas de non paiement de plusieurs mois de salaires des travailleurs. De même, la dette du CSCOM s’est retrouvée à plusieurs millions de francs CFA.
Face à cette situation inacceptable, la mairie de la commune V a été saisie. Après analyse de la situation, il a été décidé de dissoudre le comité de gestion de l’époque pour le remplacer par un comité de crise. C’est alors que par décision N°073/MCV-DB en date du 1er mars 2013, il a été créé une commission transitoire de gestion du CSCOM. Le bureau de la commission se composait de 9 membres ; le poste de trésorière générale était occupé par Traoré Bintou Sangaré, médecin chef du CSCOM. Cette nouvelle équipe avait pour mission, entre autres, de redonner une autonomie financière au CSCOM et d’organiser de nouvelles élections de bureau, conformément aux dispositions statutaires.
Bogoba Coulibaly a expliqué que selon, les dispositions statutaires, le médecin chef du centre ne peut être membre du comité de gestion. « Notre médecin chef et d’autres responsables de services techniques se sont retrouvés dans le bureau, exceptionnellement pour redresser la situation » a précisé l’orateur.
Toujours selon Bogoba, le bureau, à la fin de son mandat, a pu redresser la situation. Cependant, contrairement à la décision qui l’a crée, la commission n’a pas pu organiser de nouvelles élections durant plus de 4 ans. Face à cette situation, le président de la commission transitoire a insisté auprès de l’actuel maire de la commune V pour le renouvellement du bureau.
Toujours, selon Bogoba Coulibaly, c’est au terme de plusieurs réunions, auxquelles ont participé tous les acteurs de la crise, qu’il a été décidé de mettre un bureau consensuel en place le 29 juillet 2017.
Conformément aux textes, l’assemblée générale a sorti du bureau les représentants des services techniques, mais a maintenu tous les autres anciens membres qui représentaient la population de Garantiguibougou.
De son côté, le nouveau président, Dabo, a ajouté qu’à cette assemblée générale, étaient présents la mairie de la commune V, la fédération nationale des centres de santé communautaire, le chef de quartier etc. voilà pourquoi, le nouveau bureau, aux dires de Dabo, est un bureau plébiscité. Il dira que les choses se sont gâtées au moment de passer les services entre le bureau de crise sortant et le bureau rentrant.
« Bakassoum Traoré, le président sortant, exceptée Traoré Bintou Sangaré, s’est présenté avec tous les autres membres de son bureau pour passer le service. C’est après tout cela que le médecin chef, qui n’est autre que Traoré Bintou Sangaré, a carrément refusé de céder sa place à son remplaçant», explique Dabo.
Toujours, selon l’orateur, elle pose une condition : « être inscrite au bureau comme signataire des chèques ou être désignée comme trésorière ».
Le président Dabo a ensuite précisé que le bureau rentrant ne peut céder à ce chantage. En effet, il explique que Bintou Sangaré, en sa qualité de médecin chef, ne peut pas être membre du bureau, encore moins s’imposer comme trésorière. Pourtant, aujourd’hui, c’est elle qui gère seule le CESCOM et c’est elle qui signe jusqu’à présent les chèques et autres pièces comptables, malgré le fait qu’elle ne soit plus trésorière, encore moins membre du nouveau bureau.
En conclusion, le comité de gestion a lancé un appel aux autorités, afin que très vite, la situation puisse être décantée et que le nouveau bureau puisse commencer à travailler.