La Procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI) séjourne, depuis hier mardi, dans notre pays. C’est dans le cadre d’une visite de 48 heures au cours de laquelle elle rencontrera les autorités politiques ainsi que les Responsables judiciaires et les organisations de la société civile de notre pays. Cette visite, annoncée en août dernier, dans la foulée des accusations de graves violations des Droits de l’Homme au Centre du Mali, est maintenue malgré le démenti apporté sur le sujet par le Ministre du domaine, Me Kassoum Tapo. Celui-ci aurait plus à gagner dans l’annulation de ce déplacement en ce sens que l’arrivée de la Procureure de la CPI sur le sol malien fera, à coups sûrs, resurgir des dossiers que l’on aurait souhaités déjà clos.
On se rappelle qu’à son retour de la mission d’évaluation qu’il avait effectuée dans la Région de Mopti les 23, 24 et 25 septembre dernier, suite à la publication du Rapport de Human right Watch évoquant des graves actes de violation des Droits de l’Homme commis dans cette Région du Mali, le Ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo avait mis en cause le contenu du Rapport de Human right Watch et la correspondance de la commission Droits de l’Homme de la MINUSMA qui accusaient les forces armées maliennes de graves cas de violation des Droits humains dans les localités de Douentza, Sévaré, Bandiagara et la ville de Mopti.
«Je ne sais pas s’il y a eu des enquêteurs dans ces zones, le Rapport ne mentionne le nom d’aucun témoin. Nous avons tenu à faire témoigner à visage découvert des Chefs de villages et des Imams qui nous ont fait savoir qu’ils n’ont reçu aucun enquêteur de Human right Watch», avait-t-il précisé à cette occasion. Aussi, il s’est interrogé sur la véracité des accusations annoncées dans une correspondance à lui adressée par la MINUSMA. «Je me demande comment la MINUSMA a pu faire pour avoir des données dans une zone où elle ne peut pas se rendre ? Etant donné que ces zones sont classées en zones rouges par la MINUSMA…».
Cette sortie ô combien médiatisée du Ministre n’a pas pu persuader la Gambienne à revoir son programme. Histoire de surseoir à son voyage sur le Mali pour un non-lieu constaté. Le cap étant maintenu, c’est, donc, malgré lui que le Ministre Tapo va devoir faire une confrontation directe sur ce sujet assimilable à l’objectif premier de ce tout premier déplacement de Mme Fatou Ben Souda en terre malienne.
Arrivée hier vers les 14h GMT, la Gambienne devrait démarrer son agenda par une rencontre avec les membres du Gouvernement et des Responsables militaires, d’après une source proche du Ministère de la Justice. Selon cette même source, Fatou Ben Souda sera reçue en audience aujourd’hui mercredi par le Président IBK avant la fin de sa visite qui sera sanctionnée par une conférence de presse à 18 heures GMT.