Né le 4 avril 2012, le mouvement Brigade de vigilance de Gao, plus connu sous le nom de Jeunes Patrouilleurs, vient de boucler sa première année d’existence. Occasion pour ces jeunes résistants à l’occupation islamiste de leur cité de dresser un premier bilan de leurs activités en conférence de presse.
Les jeunes de Gao ont porté haut le drapeau du Mali au cours de la dernière année. Dans une ville tour à tour occupée par le MNLA, le MUJAO et Ansar Eddine, qui servait aussi de base de repli à AQMI, ils ont résisté aux oppresseurs, au prix de leur sang parfois.
C’est, d’après Sidi Oumar Cissé, Président de la Commission des Jeunes Patrouilleurs, pour se conformer à l’Article 22 de notre Constitution, que les jeunes de Gao ont décidé de se regrouper, pour protéger les personnes et les biens dans la Cité des Askias, aider à la reconquête de leur ville occupée et favoriser l’insertion socioprofessionnelle des membres du mouvement.
Il était face à la presse le samedi 13 avril dernier, en compagnie d’Aladji Badou Traoré, d’Issa Boncana Touré et de Halil Boubacar Touré, porte-parole des Jeunes Patrouilleurs. C’est par un résumé filmé des activités de la Brigade qu’a commencé la rencontre avec les journalistes. «La ligne sécuritaire étant brisée, le tissu économique déchiré, la maison d’arrêt cassée et l’Hôpital Régional pillé», les jeunes de la ville de Gao ont décidé de s’unir face à «la situation de désolation, d’abandon et d’insécurité que vivait la population», ont déclaré les résistants de la Brigade.
Ce qui fut fait de belle manière, comme en témoigne leur bilan à ce jour. Don de sang, journée de salubrité, entretien des bâtiments et espace publics, marches pacifiques souvent réprimées à coups de fusils mitrailleurs, sauvetage d’archives, de livres et de documents administratifs, récupération d’armes, d’explosifs et de munitions, organisation de tournois de football, patrouilles nocturnes, recherche et restitution d’objets volés furent menés avec courage face à des fanatiques rétrogrades qui voulaient empêcher les jeunes de Gao de vivre comme tous ceux de leur âge.
Les Jeunes Patrouilleurs ne se sont pas limité à cela. Dès l’entrée des forces française et malienne lors de la libération de Gao, ils ont collaboré avec elles dans toutes leurs activités de sécurisation de la cité et des localités environnantes. Tout ceci, bien sûr, bénévolement, avec le soutien en nature ou en espèces de bonnes volontés comme le Collectif Cri du Cœur, le COREN, les Partis URD et PARENA, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, Abdou Ganka Maïga ou Ibrahim Kantao, Président du Mouvement Ganda Izo et les notabilités traditionnelles et religieuses de la Cité des Askias.
Aujourd’hui, le combat continue. Les Jeunes Patrouilleurs ont été rejoints par de nombreuses associations de la région et ils réfléchissent à la forme que prendra leur regroupement dans l’avenir. Elle ne sera certainement pas politique, assurent-ils. Il importe toutefois de souligner que le courage, l’engagement et la foi de ces jeunes en l’indivisibilité de notre pays ne sont pas reconnus à hauteur de souhait, comme cela est malheureusement souvent le cas au Mali. A l’exemple des volontaires de Ganda Izo, sur le cas desquels nous reviendrons dans notre prochaine édition, il y a là des compétences et des convictions dont on ne devrait, et dont on ne peut d’ailleurs pas, si l’on souhaite réellement un retour pérenne à la paix et à la cohésion sociale au Nord, se passer.