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Bureau des produits pétroliers de la douane : les deux ex-patrons épinglés par le Vérificateur général pour leur gestion
Publié le mercredi 18 octobre 2017  |  Le Canard Déchaîné
Passation
© aBamako.com par A S
Passation de service à Direction Générale de la douane
Bamako, le 5 Février 2015, Passation de service à direction Générale de la douane
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Selon le tout-nouveau rapport du Vérificateur général, les dissimulations frauduleuses, constatées dans l’importation des hydrocarbures, en provenance du Sénégal, ont occasionné des pertes en recettes estimées à 22,7 milliards CFA. C’était entre 2012, 2013 et 2014, période au cours de laquelle le Bureau des Produits Pétroliers (BPP) était dirigé, respectivement, par l’inspecteur diaguély Diakité et Oumar Tangara.

Considéré comme le plus gros pourvoyeur de la Douane en argent frais, le Bureau des Produits Pétroliers a connu, au cours de cette période de vaches maigres. Avec, à la clé, des dissimulations frauduleuses d’hydrocarbures, ayant entrainé des pertes en recettes, estimées à plusieurs dizaines de milliards de nos francs.

Côte à côte le D.G entrant à gauche et le sortant à droite

Dissimulations frauduleuses d’importations d’hydrocarbures

Entre 2012 et 2013, sous l’inspecteur Diaguély Diakité, alors chef du « Bureau du pétrole », les recettes oscillaient entre 6 et 7 milliards CFA par mois. Soit, environ 65 milliards CFA par an. En 2014, sous l’inspecteur Oumar Tangara, qui a succédé à Diaguély Diakitié à la tête du BPP, le recouvrement des recettes est passé de 79 à 88 milliards CFA. Soit une hausse de 9 milliards CFA. Malgré tout, cette réalisation est en deçà des objectifs de recettes, fixés au BPP par la direction générale des Douanes : 92 milliards CFA. Du moins, si l’on en croit le rapport du Vérificateur général. A l’origine de ces pertes de recettes, les dissimulations frauduleuses ; mais aussi, les expéditions non déclarées d’hydrocarbures. Un exemple : au cours de la période mentionnée, c’est-à-dire entre 2012, 2013 et 2014, les importations de supercarburant, signalées par le bureau malien des douanes de Dakar, sont inférieures à celles enregistrées par le bureau frontalier des douanes de Diboli. L’écart, entre les quantités importées et les quantités enregistrées, est estimé à 60 % selon le rapport du Vérificateur général. Soit, l’équivalent de plus de 365 citernes de 50.000 litres, chacune.
S’y ajoutent les dissimulations frauduleuses d’importations auxquelles se sont livrées des opérateurs pétroliers. Avec la complicité de certains chefs de bureaux des Douanes. Le rapport du Vérificateur général cite, aussi, l’exemple des chargements en provenance du Sénégal. Lesquels n’avaient pas été enregistrées. Ou, partiellement par BIVAC à Dakar. A en croire le rapport du Vérificateur général, les chefs de bureau, qui se sont succédé à la tête du Bureau des Produits Pétroliers, ont – tous deux – géré des « contentieux sur les chargements d’hydrocarbures ayant fait l’objet de fausses déclarations ». Fausses déclarations, qui ont entrainé une perte de 875, 4 millions CFA au cours de la même période. Pire, ajoute le rapport du Vérificateur général, les chefs de bureau concernés n’avaient pas procédé aux « redressements conformément aux textes en vigueur ». Et de conclure : « la vérification du calcul des droits et taxes exigibles sur ces importations a permis de dégager des pertes de recettes au cours de la période sous revue d’un montant total de 4,5 milliards CFA ». Ces dissimulations frauduleuses d’importations, ces dysfonctionnements ont – entre 2012, 2013 et 2014 – causé une perte de recettes de 22,7 milliards CFA à la direction générale des Douanes.

BPP : les recettes passent de 7 à plus de 16 milliards par mois

Mais le 16 mars 2015, un nouveau chef a été nommé à la tête du Bureau des Produits Pétroliers (BPP) : le lieutenant-colonel Mamadou Traoré. Avec lui, les recettes du BPP sont passées de 7 milliards CFA, sous l’inspecteur Oumar Tangara, à 16 milliards CFA par mois. Soit, du simple à plus du double par mois. Cette performance, inédite dans l’histoire de la Douane malienne, s’explique par la rigueur, devenue la marque de fabrique du lieutenant-colonel Mamadou Traoré. Avant sa nomination, à la tête du Bureau des Produits Pétroliers, 52 millions de litres d’hydrocarbures, seulement, sont déclarés chaque mois. Mais dès le premier mois de sa prise de fonction, le nombre de litres déclarés, par mois, est passé à 84 millions. Où passaient donc la différence, c’est-à-dire les 32 millions de litres ? Allez savoir ! A l’issue du scandale des 53 citernes d’hydrocarbures, frauduleusement, dédouanées, le bureau des Douanes de Diboli a été confié à l’inspecteur Oumar Kassambara. Un homme bien noté sous tous rapports par ses collègues ; mais aussi, par sa hiérarchie pour ses résultats. Considéré en 2012, 2013 et 2014, comme le « maillon faible » de la Douane, le Bureau des Produits Pétroliers est devenu, depuis le 16 mars 2015 date de la prise de fonction du lieutenant-colonel Mamadou Traoré – le gros pourvoyeur de la !douane en recettes. Avec lui, les recettes sont passées de 7 à 16 milliards CFA par mois. Avec des pics de 18 milliards CFA, certains mois. Cette quête perpétuelle de performance se vérifie à tous les niveaux de l’administration des Douanes. Sous l’inspecteur général Modibo Kane Keïta, comme sous son successeur, l’inspecteur principal Aly Coulibaly, actuel directeur général des Douanes. En septembre dernier, son équipe a réalisé une recette-record de 52 milliards CFA, contre 49 milliards CFA en août.

Oumar Babi /Canarddechaine.com
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