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Primature : Pourquoi Django Cissoko est revenu sur sa démission
Publié le lundi 15 avril 2013  |  Le Procès Verbal


© aBamako.com par as
Présentation des voeux du gouvernement, des familles fondatrices et des leaders religieux
24/12/2012. Bamako. Hall du Sécrétariat Général de la Présidence. Premier Ministre, Django Cissoko


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Dans notre livraison du lundi 8 avril 2012, nous annnoncions que le Premier ministre Django Cissoko avait remis sa démission au chef de l’Etat. Beaucoup ont pris la nouvelle pour un poisson d’avril et certains confrères, peu soucieux de déontologie, se sont évertués à la démentir.

En fait, tout commence par la visite-éclair, à Bamako, du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, jeudi 4 avril. En le recevant, le ministre malien des affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly, l’entretient, dévant des témoins, de sujets que le Premier ministre Django Cissoko, informé, juge trop confidentiels pour être abordés en public. Il en fait la remarque au ministre Coulibaly. Ce dernier n’en tient pas compte et récidive à une autre occasion.Django estime alors que son ministre lui « manque de respect ».
Quelques heures plus tard, Tiéman Coulibaly prend dans sa voiture son homologue français pour se rendre à la primature. Très en colère et décidé à le faire comprendre à son ministre, le chef du gouvernement malien fait asseoir Tiéman Coulibaly dans sa salle d’attente et reçoit, seul, le ministre français Laurent Fabius. Leur apparté dure une dizaine de minutes. Un temps suffisant pour que Tiéman Coulibaly, se sentant humilié, piaffe d’impatience, de dépit, et tienne, devant les collaborateurs de Django Cissoko des propos peu amènes. Mieux, Tiéman Coulibaly décide, sans attendre la fin de l’apparté entre Django et Fabius, de prendre sa voiture et de quitter en trombe la primature.

Ne voyant pas, à la fin de l’entretien, le ministre Coulibaly, Django Cissoko redouble de colère. Non seulement il estime que le ministre aurait dû attendre, mais en plus, Tiéman Coulibaly, qui avait conduit Fabius à la primature, aurait dû, aux yeux de son chef, se faire une obligation de raccompagner le ministre français hors de la primature. La voiture de Tiéman Coulibaly n’étant plus là, il faut parer au plus pressé: l’ambassadeur de France prend Fabius à bord de son véhicule et les deux personnalités s’en vont, gênées.
Aussitôt après l’incident, le Premier ministre demande au président Dioncounda Traoré le limogeage de Tiéman Coulibaly du gouvernement. Entendant le président Traoré intercéder en faveur du ministre, Django se montre plus insistant: « Ou c’est lui qui part ou c’est moi! ». Il a fallu tout l’art de la persuasion du chef de l’Etat et des ambassadeurs de France et des Etats-Unis pour apaiser la colère du premier ministre et le faire revenir sur sa démission. Les uns et les autres lui font valoir que l’heure est grave et que les susceptibilités personnelles ne devraient pas conduire le chef d’un gouvernement en guerre à abandonner le navire en péril. Django cède en fin de compte et c’est le moment que choisissent quelques cireurs de chaussures pour tenter de démentir nos révélations.
Vieille affaire
En réalité, depuis longtemps, le courant ne passe pas entre le Premier ministre et son ministre des affaires étrangères. Tiéman Coulibaly, que Dioncounda Traoré considère comme son fils, est prioritairement consulté sur tout, ce qui n’est pas du goût de Django. De plus, Tiéman, selon ses proches, entretient avec Fabius des amitiés anciennes datant des années 1970. D’où certaines familiarités qu’il se permet avec le ministre français et que ne le Premier ministre, homme plutôt austère, ne comprend pas. Enfin, au moment où, en tant que Premier ministre, Django entend conduire, conformément à la Constitution, la politique gouvernementale, il voit souvent Tiéman déborder dans ses domaines réservés. Ainsi de la remise d’un véhicule blindé de 500 millions au président intérimaire, négocié par Tiéman sans que le Premier ministre soit préalablement informé. Ainsi de la déclaration de Fabius selon laquelle « tôt ou tard, les combattants du MNLA vont devoir désarmer! ». Déclaration que Tiéman se serait vanté d’avoir inspirée au ministre français sans avoir besoin d’en parler, au préalable, avec le chef du gouvernement.

Le retour de Django sur sa démission évite, en tout cas, au pays un nouvel accès de fièvre au moment où les élections se préparent et que la France se désengage peu à peu du nord. Qu’on l’aime ou non, Django a eu la chance (il en faut pour réussir!), en un temps record, de voir les jihadistes chassés du nord, le retour de la paix entre bérets rouges et bérets verts et le terrible désordre dans la police resorbé…

Tiékorobani

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