L’annonce du retrait des forces tchadiennes du Mali a été faite ce dimanche 14 avril, sur l’antenne de RFI, par le président Idriss Déby, lui-même. Cela faisait plus de trois mois que les Fatim, les Forces armées tchadiennes au Mali, étaient déployées dans le nord. C’est le contingent qui a payé le plus lourd tribut. Mais ce n’est sans doute qu’un faux départ car des discussion sont en cours avec l’ONU.
« La guerre face à face avec des jihadistes est terminée. Les soldats tchadiens vont retourner au Tchad. Ils ont accompli leur mission. Nous avons déjà procédé au retrait du bataillon d’appui lourd qui a déjà quitté Kidal. Le reste des éléments progressivement va rentrer au pays », a déclaré Idriss Deby.
Mais sur place, personne n’a observé le départ des troupes tchadiennes ce week-end. Des sources concordantes assurent que les Tchadiens ont quitté Tessalit et Aguelhok pour se replier sur Kidal. Les soldats tchadiens, très nerveux aprés l’attentat kamikaze qui a coûté la vie à quatre des leurs sont, depuis dimanche, cantonnés dans leur camp militaire de cette ville du nord du Mali.
Les Fatim étaient ces dernières semaines à la pointe de ces combats, surtout à partir de la mi-février quand les opérations se sont concentrées dans le massif de l’Adrar où les islamistes ont trouvé refuge. Pour rappel, le Tchad avait été le premier pays africain à se joindre aux Français pour donner un coup d’arrêt aux groupes armés du nord du Mali en attendant le déploiement de la Misma, la force militaire ouest-africaine.
Le coût de l’intervention fait débat
Ce retrait tchadien annoncé n’est donc peut-être qu’un faux départ. Des discussions sont en cours entre l’ONU et le gouvernement tchadien pour un nouveau déploiement de l’armée tchadienne de 2 000 hommes, mais sous mandat onusien. Cette bannière onusienne qui permettrait la prise en charge des coûts de cette intervention.
Dans un débat à l’Assemblée nationale tchadienne, ce lundi matin, le Premier ministre dans son discours, comme les députés dans leurs questions, a beaucoup parlé du coût de cette intervention. Du coût humain d’abord. Le Tchad a payé le prix du sang au Mali, avec 36 morts et 74 blessés. C’est le seul contingent à avoir connu de telles pertes ... suite de l'article sur RFI