Sur le papier et dans les discours, le processus de paix avance. Face à la délégation du Conseil de sécurité des Nations unies, les groupes signataires jouent à l’unité de façade.
Le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur le processus de paix au Mali fait ressortir de nombreuses lenteurs. Pour sauver la face, gouvernement et les groupes signataires tentent de rassurer la communauté internationale.
La rencontre que les parties maliennes ont eu avec les membres de la délégation du Conseil de sécurité en séjour dans notre pays était tout simplement un moyen de montrer une unité de façade. Et la mission onusienne au Mali était l’artisane de cette mascarade qui constitue à faire croire que la paix fait son chemin.
De plus, la langue de bois caractérise les interventions du président du Comité de suivi de l’accord (CSA), l’ambassadeur Ahmed Boutache. Samedi dernier, au sortir de la réunion houleuse avec les groupes signataires, la médiation, le gouvernement et la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, il a tenté de masquer les difficultés.
Dans cette crise, M. Boutache souffle le chaud et le froid, en évoquant tantôt une évolution positive dans la mise en œuvre de l’accord, tantôt faisant ressortir le manque de sincérité des acteurs.
Idem pour le ministre de la Défense des Anciens combattants. Tiéna Coulibaly s’est contenté d’un mince espoir de voir l’armée reconstituée en place. Tandis que certains avouent la difficulté qu’il y a à appliquer l’accord, lui reste dans un schéma classique jusqu’ici improductif. Il fait par exemple cas de la mise en place des autorités intérimaires.
Pour ce qui est des difficultés, elles sont nombreuses sur le terrain : de réels malentendus demeurent entre les groupes signataires de la Plateforme des mouvements du 14-Juillet pilotée Me Harouna Toureh.
Pour rassurer comme à l’accoutumée, un membre de la CMA, se vente du retour progressif de l’administration qui, selon lui, est planifié par le gouverneur de région.
Que dire du chronogramme de la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) de Tombouctou, Kidal et Ménaka ? Sur la question, les responsables de l’Etat, la Minusma, de la médiation et des groupes armés se veulent optimistes.
Est-ce que l’unité de façade des acteurs du processus a convaincu les membres de la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU ? Les avis divergent et les débats sont également houleux entre gouvernement et groupes signataires.
Les discussions se poursuivent ce lundi avec la tenue de la 21e session du CSA.