Le Mémorial Modibo Keita a servi de cadre le jeudi 19 octobre 2017 à la présentation publique de la brochure « les chemins du futur : scenarii Mali 2030 ». Le document est élaboré par le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM), en collaboration avec la Fondation Friedrich-Ebert et contient quatre scénarios possibles que notre pays pourrait connaître d’ici à 2030. Pr Iba N’Diaye, coordinateur de l’étude, M. Abdourhamane Dicko de la Fondation Friedrich Ebert, et Pr Mohamed Traoré ainsi que M. Yacouba Berthé, ancien directeur de la Tour de l’Afrique, tous ayant contribué à l’élaboration du document, ont largement expliqué la brochure à un public acquis à la cause.
En effet, «les chemins du futur : Scenarii Mali 2030», est un document élaboré par toutes les composantes de la société malienne. Il s’agit aussi d’une initiative citoyenne visant à édifier les citoyens sur les chemins futurs de notre pays. Il est établi sur le vécu réel des Maliens. C’est un condensé de quatre scénarios qui parle du Mali sous différents angles. Le document présente le Mali de 2030 avec quatre scénarios possibles, avec des images.
Le premier scenario parle d’un Mali en crise permanente où l’intégrité du territoire est préservée, mais des difficultés majeures persistent sur le plan sécuritaire, politique, économique et social. Dans ce scenario, de nombreuse reformes ont été tentées mais elles n’ont pas rencontré l’adhésion des citoyens en raison de la confiance fortement érodée en la capacité et l’éthique des élites. Dans la vie quotidienne, les problèmes de tous les ordres se posent avec acuité. Le deuxième est un Mali en marche dans un climat social apaisé, l’autorité de l’Etat retrouvé et la sécurité rétablie.
Avec ce scenario, un nouveau leadership politique a été élu démocratiquement et bénéficie d’une grande légitimité. Une relecture consensuelle de l’accord pour la paix et la réconciliation a permis de résoudre les conflits intercommunautaires et les groupes djihadistes fortement marginalisés, sinon neutralisés. Quant au troisième scenario, il traite d’un Mali modeste où l’Etat a du mal à exercer son contrôle sur tout le territoire national. Ici, un taux modeste de développement économique procure un minimum de stabilité sociale.
L’application de l’accord est devenue une réalité. La mise en œuvre de la Loi de programmation militaire et du dispositif de G5 Sahel a permis de réduire la taille de la MINUSMA à celle d’une représentation symbolique. La nouvelle Constitution a été adoptée à la suite d’un référendum et la création du Senat et de la Cour des comptes a permis d’améliorer le contrôle des finances publiques. Quant au quatrième et dernier scenario possible, il traite d’un Mali en chaos divisé en deux ou plusieurs entités, elles-mêmes fragilisées par des risques importants d’implosion sociopolitique.
La population s’est dispersée, suite aux conflits intercommunautaires et aux crises politico militaires à répétition. Ici, la mise en œuvre de l’accord s’est soldé par un échec, tout comme les reformes des secteurs de la défense et de la sécurité. Il importe de retenir que l’objectif de cette présentation publique du document est de permettre de débattre sur les recommandations des scenarii et éveiller la conscience citoyenne.