La France a proposé hier à ses partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution autorisant le déploiement au Mali d’une Mission de maintien de la paix au 1er juillet prochain si les conditions de sécurité le permettent. La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprendra au maximum 11.200 soldats, « dont des bataillons de réserve capables de se déployer rapidement », et 1.440 policiers. Elle prendra à cette date le relais de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) « pour une période initiale de douze mois ».
Le projet de résolution autorise aussi « les troupes françaises à intervenir en soutien à des éléments de la Mission en cas de danger grave et imminent les menaçant et à la demande du secrétaire général » de l’ONU Ban Ki-Moon. Le gouvernement français a indiqué qu’il allait maintenir dans notre pays de manière permanente une force d’appui d’un millier de soldats chargée de lutter contre les groupes islamistes armés. L’armée française dispose aussi de bases arrières dans notre sous-région, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Tchad.
La résolution fixe certains critères, liés à la sécurité dans la zone d’opération des Casques bleus, pour autoriser le déploiement effectif de la Mission, dont « la fin des principales opérations de combat par les forces armées internationales » ainsi qu’une « nette réduction de la capacité des forces terroristes de constituer une menace importante ».
Si le Conseil de sécurité détermine que ces conditions ne sont pas remplies, le calendrier de déploiement sera revu, souligne le projet de résolution qui devrait être adopté fin avril selon des diplomates.
La mission de l’ONU n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste mais devra contribuer à « stabiliser les centres urbains, particulièrement dans le Nord du Mali » et à « empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones ».
Les Casques bleus de la MINUSMA seront pris autant que possible sur les effectifs de la MISMA, qui compte aujourd’hui plus de 6.000 hommes, appuyés par quelque 2.000 Tchadiens.
Les forces françaises, entrées en action en janvier dernier contre les islamistes armés qui contrôlaient le nord, se montent à un peu moins de 4.000 hommes. Cet effectif devrait passer à moins de 2 000 dans le courant d’août puis à un millier à la fin de l’année.
Les Casques bleus devront aussi aider nos autorités à instaurer « un dialogue politique national » et à organiser des élections présidentielle et législatives libres, équitables et transparentes, protéger les civils et enquêter sur toute violation des droits de l’homme.
Selon des diplomates, ce texte a été négocié entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (France, Etats-Unis, Royaume Uni, Russie, Chine) avant d’être proposé aux autres membres du Conseil. Une première discussion entre experts des quinze pays membres est prévue aujourd’hui, suivie par des négociations entre ambassadeurs des quinze, avec pour objectif une adoption à la fin du mois. Entretemps, les Etats-Unis devront demander un feu vert au Congrès, ce qui ralentit la procédure. « La France souhaite un vote avant la fin du mois et cela semble possible », a indiqué un diplomate du Conseil.