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Présidentielle 2018 : L’ultime mission que les Maliens s’apprêtent à confier aux leaders religieux Dicko et Haïdara
Publié le lundi 23 octobre 2017  |  La Sirène
Rencontre
© aBamako.com
Rencontre de la communauté musulmane du Mali
Bamako, le 13 juillet 2017 la communauté musulmane du Mali a fait une rencontre sur la situation du pays a la mosquée de Bamako
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Au Mali, ils sont présentement les deux leaders les plus influents de la société civile dont l’influence quasi-mystique n’est point à démentir. En plus du mouvement radical "Alternance 2018", récemment initié par l’activiste Ras Bath et qui, en son for intérieur, prévoit de tout mettre en œuvre pour faire partir IBK de la présidence, les bons offices de Mahmoud Dicko et Ousmane Chérif Madani Haïdara seront bientôt sollicités pour convaincre le président à renoncer à un 2e mandat. Dans le seul but que les portes d’un nouvel enfer ne soient ouvertes à un Mali qui a déjà assez souffert entre ses mains au cas où un second quinquennat viendrait à lui être accordé.

Les leaders islamiques du Mali ont joué un rôle décisif dans l’élection d’IBK en 2013 après l’avoir "mystiquement" présenté à leurs fidèles comme étant le "meilleur choix". Ils ont tous, aujourd’hui, pour mission d’empêcher la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita au regard, non seulement, d’un bilan affreusement décevant, mais aussi et surtout leur mauvaise prophétie pour avoir erronément guidé leurs fidèles vers le pire choix.

Et quiconque en dehors de Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali et Ousmane Chérif Haïdara, Guide des Ançar, réussirait mieux une rare mission ? L’influent Shérif de Nioro (M’Bouillé), quant à lui, avait longtemps fait part de son immense déception au président IBK après lui avoir très clairement signifié qu’aucune des promesses solennellement faites au peuple malien n’avait été tenue.

Parmi les mouvements de masses qui convergeaient vers différents lieux de campagne où IBK promettait monts et merveilles aux Maliens, jusqu’aux bureaux de vote en passant par les meetings enflammés de "Sabati 2012", l’écrasante majorité de ceux qui sont restés inlassablement mobilisés en faveur du choix d’Ibrahim Boubacar Kéita comme nouveau président de la République du Mali, l’étaient sur fond de consignes données par des guides religieux, notamment dans des mosquées presque devenues des lieux de propagande électorale et de diatribes contre tous ceux qui y étaient opposés.

Aujourd’hui, ces extraordinaires moments de mobilisation ont nettement fait place à un profond ressentiment. Les espoirs, intensément nourris, seront purement et simplement saccagés par la gouvernance d’un homme qui, en vérité, n’avait aucune solution pour le Mali : un pouvoir dont la gestion n’a essentiellement consisté qu’à institutionnaliser l’oligarchie et le clanisme, ouvrant un boulevard aux pires scandales financiers de notre vie de nation.

D’où une succession incroyable de grognes sociales dont certaines aux conséquences meurtrières ainsi qu’un taux d’immigrés maliens vertigineusement en hausse.

Au vu d’une hécatombe sociale engendrée par la gestion calamiteuse d’un régime qui est à son dernier virage, les chefs religieux du Mali ont plus que jamais l’impérieux devoir de réparer l’énorme tort qu’ils ont causé aux Maliens, les fidèles musulmans, en particulier, qu’ils ont poussés massivement et aveuglement à porter leur choix sur Ibrahim Boubacar Kéita dont le bilan du quinquennat s’est révélé hautement inexcusable.

Si Dicko et Haïdara ont pu peser de leur poids pour convaincre IBK à surseoir à son projet de révision constitutionnelle, la dernière mission que le peuple attend d’eux à présent est d’amener celui-ci à se retirer du pouvoir dès la fin de son mandat : l’alternative pour un Mali nouveau, désormais libre de toute gestion moyenâgeuse et assassin de la chose publique.

Dilika Touré
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