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Intox et désintox: Mara, l’obsession du pouvoir
Publié le mardi 24 octobre 2017  |  Info Matin
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
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Thuriféraire et enjolivant au point de s’en mêler les pinceaux, le bilan du Président IBK, MARA cède irrésistiblement à sa pulsion du pouvoir. L’ancien PM affiche de nombreuses approximations qui entament sérieusement son crédit.
Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

Le délire
INTOX
L’ancien Premier ministre Moussa MARA était l’invité de ‘’Jeune Afrique’’. À la question de savoir quel bilan fait-il du mandat du Président IBK, Maraton répond, sans coup férir : ‘’le président a respecté son engagement de consacrer 5 % du budget de l’État à l’agriculture, ce qui fait du Mali un exemple pour l’Afrique’’.

DÉSINTOX
Qu’il est facile de mettre à découvert un obsédé du pouvoir ! À peine le confrère appuie sur le bouton qu’il se met à déclamer son récital. Sans fausse note aucune, parce qu’il n’oublie quand même pas qu’il a été le Premier ministre de Bourama et que durant son séjour primatorial tout n’a pas été que strass et paillette. Pour masquer ce côté sombre, le plus tristement célèbre des Premiers ministres du Mali s’empresse de lustrer le bilan de Bourama ; mais en faisant uniquement cas de l’agriculture. Un discours dithyrambique de la part d’un ancien et futur adversaire politique.
Mais disait Anne Barratin : ‘’il y a une douceur trop sucrée, qui sent l’hypocrisie’’ ; De toutes les paroisses (1913). En effet, le Maraton en enjolivant le bilan de Ladji Bourama, se prend les pieds dans une mélasse putride sur le pourcentage du budget alloué à l’agriculture. Il parle de 5 % qui font du Mali un exemple en Afrique. Une contre-vérité, parce que le Mali est à 15 % du budget alloué à l’agriculture. Si en 2003, lors du sommet de Maputo, au Mozambique, les pays africains s’étaient engagés à consacrer au moins 10 % de leur budget à l’agriculture, le Président IBK a décidé de faire plus.
Alors ignorance de la part d’un ancien Premier ministre qui aspire à exercer la plus haute fonction de l’État ? Ce serait alors un Tsunami qui se passerait de tout commentaire.
Manipulation des chiffres ? Ce serait bien dans les cordes de cet expert-comptable qui passe ses heures perdues en politique.
Lapsus linguae ou coquille ? Cela n’accorde pas non plus l’absolution, parce que les chiffres sont ce qu’il y a de plus têtu.

L’inculture
INTOX
‘’D’autres dossiers peinent à aboutir, notamment celui du déploiement de l’État dans le nord du pays. L’Administration est aujourd’hui moins présente sur le territoire qu’en 2012’’.

DÉSINTOX
Rectificatif ! Il faut avoir une compréhension commune, partagée de la notion d’État.
Du point de vue du droit constitutionnel, l’Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l’intérieur ou à l’extérieur d’un territoire déterminé sur lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté.
Explication : s’il est indéniable qu’une grande partie des préfets et des sous-préfets manquent à l’appel, à leur poste, il n’en demeure pas moins que les conseillers de village ; les conseillers communaux, de cercle, de région, dans leur écrasante majorité, n’ont jamais bougé d’un iota. Étant donné que chacune de ces entités est une personne morale, on en déduit que l’Etat n’a pas déserté le Nord comme voudrait le prétendre Maraton.
Une vision aussi étriquée de l’État relève des vestiges d’un temps révolu où les populations étaient des sujets indigènes sur qui l’administration coloniale avait droit de vie ou de mort.
Aujourd’hui, nous sommes en démocratie, avec un système de décentralisation dans lequel l’autorité de l’État s’exerce également à travers les collectivités territoriales. Cela n’est pourtant pas difficile à comprendre, pourvu qu’on s’en donne la peine.
Par ailleurs, il est irréfutable que l’administration est moins présente au Nord qu’en 2012. Probablement pendant les deux premiers mois de l’année, parce que les revers de l’armée ont eu pour conséquence un départ précipité de l’administration. Cela revient à dire qu’à partir de fin mars, date de la chute des trois régions du Nord et leur occupation par les rebelles et les narco-jihadistes, l’administration avait foutu le camp. À César ce qui est à César. Il n’y a que les élus municipaux et les chefs de village, les chefs religieux musulmans qui ont partagé la souffrance des populations, pendant au moins 10 mois.
Maraton, 2012 ne remonte pas à très longtemps. Il ne faut donc pas se risquer à une falsification de l’histoire, parce que les évènements restent encore très vivaces dans la mémoire des Maliens.
Enfin, Maraton ne devrait pas oublier que sa responsabilité personnelle n’est pas étrangère à l’absence de l’administration dans les régions du Nord depuis sa visite dramatique d’un certain mois de mai 2014. Ça aussi, il faut le dire !

L’orgueil
INTOX
‘’En 2014, dans ma déclaration de politique générale, j’avais recommandé de procéder suffisamment tôt à cette révision pour que le débat ne soit pas pollué par les élections’’.

DÉSINTOX
Il faut se rendre à l’évidence, apprenti politicien ! Tant qu’on tente une révision constitutionnelle, au cours de ce premier mandat, il sera pollué par les élections. Parce qu’il y a des gens qui ne gagneront jamais une élection présidentielle au Mali. Ils le savent. Ce le cas du Bélier blanc en chef qui simule une candidature en 2013 avant de faire une tête à queue. Polluer l’atmosphère sur le débat constitutionnel, est la seule manière pour lui de prendre sa revanche sur l’histoire.
Il y a aussi ceux qui ressassent leur défaite et ne voient guère l’horizon dégagé en 2018. Parmi eux, figure Soumi champion, qui a été battu en 2013, sans coup de pouce d’une révision constitutionnelle, tout comme il l’a été d’ailleurs en 2013.
Procéder suffisamment tôt à la révision constitutionnelle ? Oui, mais est-ce que cela permettrait de prendre en compte les réformes constitutionnelles qu’exige la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger qui a été signé en 2015 ? Assurément non ! Or, c’est une des motivations adjacentes du projet de révision de la Constitution du 25 Février 1992.
In fine, l’ego de Maraton ne peut souffrir la discrétion : ‘’dans ma déclaration…’’ C’est lui qui a la poudre de perlimpinpin au Mali ; le devin qui lit dans l’avenir. Un peu de modestie n’a jamais fait de mal à personne. ‘’L’orgueil consiste dans la trop haute idée qu’on se forme de son mérite ; la modestie, dans l’idée juste qu’on en a’’.
Citation de Joseph Michel Antoine Servan ; Extrait d’un portefeuille (1807). À méditer.

L’amalgame
INTOX
‘’Selon moi, on devrait plutôt proposer que le président ne puisse plus dissoudre le Parlement et que ce dernier ait un droit de regard sur certaines nominations. Bref, en finir avec le présidentialisme’’.

DÉSINTOX
Cela nous mettrait à l’abri d’une inutile volonté de présidentialiser un peu plus notre régime.
Au Mali, le régime est présidentiel. Du point de vue du droit constitutionnel, un régime présidentiel est un régime politique représentatif fondé, de par sa constitution, sur une stricte séparation des pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire. Le pouvoir exécutif est entre les mains du chef de l’État (le président), généralement élu au suffrage universel.
Au regard de cette définition, au Mali, le régime est présidentiel. Mais, il n’a jamais été question de supprimer la séparation des pouvoirs. Ce n’est pas non plus la nomination p ar le Président de la République du Président de la Cour constitutionnelle qui consacrerait la fusion de l’exécutif et du judiciaire.
Mieux, la Constitution malienne met des garde-fous :
Article 25 : ‘’le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque, et sociale.
Son principe est le Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple’’.
Article 26 : ‘’la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum.
Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice’’.
Pour ce qui est de l’impossibilité pour le Président de la République de dissoudre le Parlement et ce dernier ait un droit de regard sur certaines nominations, c’est l’avis d’un Malien sur plus de 16 millions. Il pourrait toujours l’expérimenter quand il accédera à la magistrature suprême de l’État, ce qui est son obsession.

Le mimétisme
INTOX
‘’Mais je pense qu’aucun parti ne devrait se lancer seul dans une telle aventure. Il faut essayer de concourir à la tête d’un mouvement ou la société civile’’.

DÉSINTOX
Décidément, l’élection de MACRON, haut les mains, en France. Il faut, pour accéder à la présidence, se départir de son manteau de politicien pour arborer les tee-shirts de la société civile. La mobilisation de la société civile contre le projet de révision constitutionnelle a aussi fondé Maraton dans sa conviction qu’il faut un autre tremplin. N’est-il pas déjà en train de lorgner du côté de Ras Bath qui semble devenu le faiseur de rois ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui est certain, contrairement à une idée généralement répandue, MACRON n’est pas sortie de nulle part. Contrairement à ce que pensent les rêveurs, MACRON n’a pas été élu par un mouvement spontané. Autre lieu, autre réalité.
Mais Maraton peut toujours mimer. N’est-ce pas ce qu’on sait le mieux faire au Mali, imiter nos maîtres. Dans tous les cas, étant jeune, s’il se casse les dents, elles repousseront.

L’expert Miami
INTOX
‘’(…) j’affirme en connaissance de cause que l’armée a trop été mobilisée pour « faire le job » des services de sécurité et de la police’’.

DÉSINTOX
C’est parce que vous n’y connaissez que dalle que vous serinez de telles inepties. Les Forces de Police ont un domaine d’intervention bien délimité. Elles n’interviennent pas en rase campagne, mais dans les villes.
L’autre problème avec Maraton, c’est qu’il semble ignorer qu’au Nord, il ne s’agit pas d’une opération de maintien d’ordre avec des matraques et du gaz lacrymogène. Ça, c’est l’affaire de l’armée.
La preuve d’une ignorance criarde en la matière est la citation indistincte des services de sécurité et de Police. La Police ne fait-elle pas partie des services de sécurité ? En réalité, le fat Maraton ne cerne pas les contours de ce qu’on appelle services de sécurité dans son pays, lui qui pourtant tenté de les instrumentaliser quand il occupait le Primature au grand dam de ministres qui savaient leurs faits et gestes scrutés par ce que le commun de leurs collaborateurs ne soupçonnait pas.
Une remise à niveau s’impose alors pour que Maraton soit autorisé à parler de défense et de sécurité dans ce pays. Parce que le peuple malien ne peut accepter de se laisser conduire par un aveugle.

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