Hier, lundi 23 octobre 2017, les responsables de l’opposition républicaine et démocratique étaient face à la presse à la Maison de la presse de Bamako pour dénoncer l’insécurité qui sévit au Mali, la politisation de l’école malienne, la corruption et d’autres tares qui caractérisent la gouvernance actuelle du pays. Sur le plan électoral, l’opposition accuse le gouvernement d’avoir fixer de manière unilatérale les élections communales et régionales au 17 décembre 2017. S’agissant de la présidentielle de 2018, l’opposition signale qu’elle formera une coalition pour l’alternance en 2018. En outre, l’opposition exige l’audit du fichier électoral et la transparence des élections. « Nous allons nous unir pour l’alternance en 2018. On fera ça pour le Mali. Personne à lui seul ne pourra construire le Mali. Il y’aura une coalition pour l’alternance en 2018, il ne faut même pas douter de cela. On va s’unir pour faire partir le pouvoir d’IBK. Si IBK est réélu pour les cinq prochaines années, ça sera fini pour le Mali », a déclaré le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé.
Cette conférence de presse de l’opposition élargie à la société civile était animée par le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, en présence de Souleymane Koné des Fares An ka Wuli, de Amadou Thiam de l’Adp-Maliba, du Chroniqueur Ras Bath, de Hammadoun Amion Guindo de la CSTM, de Mody N’Diaye de l’URD, de Oumar Hammadoun Dicko (PSP), de Seydou Cissé du Parena, de Oumar Mariko du Sadi, de Baki Diarra du Rpdm et d’autres personnalités. « Le Mali traverse depuis plusieurs années l’une des plus graves crises socio –politico –sécuritaires de son histoire. L’embrasement du nord du Mali s’est généralisé à travers le centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité; le sud et l’Ouest connaissent des actes de banditismes sans pareils. Cette crise profonde s’amplifie de jour en jour avec son cortège de victimes innocentes. Aucun progrès n’a été enregistré après la signature des accords de paix issus du processus d’Alger. Les espoirs se sont transformés en désillusions, la sécurité promise est loin d’être concrétisée », c’est ce qui ressort dans la déclaration liminaire de l’opposition républicaine et démocratique lue par l’honorable Amadou Thiam de l’Adp-Maliba. Il ajoutera que l’Accord n’est pas bon car il comporte les germes rampants d’une partition du pays. En outre, il a dénoncé la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM), l’envahissement des panneaux publicitaires et affiches de campagne à but exclusivement électoraliste. « La rentrée scolaire 2017-2018 s’est déroulée dans un contexte où plus de 500 établissements scolaires restent fermés dans les régions de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou. Plus de 150 000 enfants sont ainsi privés de leur droit à l’éducation, et forcés à rester à la maison en raison de la persistance de l’insécurité dans le Nord et le Centre du Pays. Au Sud du pays, les hautes autorités s’adonnent à la politisation de toutes les sphères de la société y compris la communauté scolaire sans se préoccuper des conséquences désastreuses sur l’unité nationale. Les présidents des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratiques à l’issue de leur réunion du vendredi 13 octobre 2017 se sont préoccupés de cette situation qui perdure dans l’indifférence totale d’un Gouvernement qui s’adonne avec fièvre contaminante à des actions purement électoralistes : Distributions de cahiers à l’effigie du Président de la République, de son fils, du Président et du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, en violation flagrante des lois de la république, qui répriment ces libéralités en période électorale. L’octroi d’un véhicule confligène à l’AEEM, quand le campus est dépourvu de matériels didactiques », a-t-il déploré. Les présidents des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique condamnent cette nouvelle pratique que « le régime en manque de perspectives veut restaurer dans l’espace scolaire qui doit rester neutre des préoccupations politiciennes ». En outre, les présidents des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique, soucieux de l’avenir de ces milliers d’enfants engagent le Gouvernement à prendre les dispositions urgentes pour que la présence de l’Etat soit effective dans toutes les zones touchées, afin de sécuriser les personnes et leurs biens. S’agissant des questions électorales, les Partis Politiques de l’Opposition, indique l’honorable Thiam, ont été surpris de constater que le Gouvernement a fixé la date des prochaines élections communales, de cercles et de Régions au 17 décembre 2017. « Les partis Politiques de l’Opposition condamnent cette attitude unilatérale du Gouvernement qui avait pourtant été saisi par l’opposition par une lettre en date du 19 septembre 2017 dans laquelle elle avait exprimé ses Préalables à toute discussion sur les élections. Face à la situation de confusion créée par le Gouvernement, l’Opposition réitère la pleine réalisation de ses préoccupations à savoir : La résolution dans la transparence des neuf cent milles cartes NINA de trop évoquées par le vérificateur, donc suspectes d’une manipulation programmée par le régime en place, l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous-région, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections, la question de la prise en compte des citoyens devenus majeurs sur la liste électorale, la mise à disposition des cartes NINA non distribuées aux ayants droit », lu-t-on dans la déclaration.
‘’La situation sécuritaire au Mali n’a jamais été aussi pire qu’aujourd’hui’’
Les Partis Politiques de l’Opposition mettent donc officiellement et fortement en garde le Gouvernement qui s’aventure à engager le pays dans une nouvelle crise électorale aux conséquences désastreuses. « En voulant toujours rester coller à l’actualité, il est important de rappeler que le récent rapport du Vérificateur Général a conforté l’opposition dans ses prises de position face à la gravité de la corruption et de l’impunité dans notre pays. Si les rapports 2013 et 2014 du Vérificateur Général ont fait ressortir un préjudice de 153 milliards, celui de 2015 parle de plus de 70 milliards de nos francs détournés ou dilapidés suite à une évaluation partielle, soit de 2013 à 2015 un total de 223 milliards de perdus pour notre pays qui peine à équiper son armée faute de moyens. Et pourtant l’année 2014 avait été déclarée année de lutte contre la corruption », révèlent les opposants. Pour l’opposition, le constat est triste et amer pour le Mali et les maliens. Dans cette déclaration, l’opposition dénonce :« Quatre ans de scandales financiers à répétition; Quatre ans de mensonges, et de mensonges d’Etat ; Quatre ans de mauvaise gouvernance politique et économique; Quatre ans d’insécurité permanente et d’instabilité sociale chronique ; Quatre ans de caporalisation systématique des médias d’Etat; Quatre ans de corruption endémique et surtout d’impunité insultante; Quatre ans de népotisme et de recul de l’Etat au profit d’un exercice aux relents monarchiques et dynastiques ; Quatre ans de mépris à l’endroit de nos compatriotes de l’intérieur et de ceux établis à l’étranger ». Ça suffit !!! Ça suffit !!!, clame l’opposition.
En réponse aux questions des journalistes, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé a averti le pouvoir de ne pas toucher aux médias. « Le pays ne peut pas continuer comme ça tant qu’on ne peut pas parler librement. Nous voulons la transparence des élections. Et sans carte NINA, on ne peut pas voter, on ne peut pas avoir de passeport. Beaucoup de Maliens vivant à l’extérieur ont perdu leur emploi faute de carte NINA…Nous allons nous unir pour l’alternance en 2018. On fera ça pour le Mali. Personne à lui seul ne pourra construire le Mali. Il y’aura une coalition pour l’alternance en 2018, il ne faut même pas douter de cela. On va s’unir pour faire partir le pouvoir d’IBK. Si IBK est réélu pour les cinq prochaines années, ça sera fini pour le Mali », a souligné le chef de file de l’opposition. A l’en croire, 2 ans après la signature de l’accord, il n’y a pas de désarmement ni de cantonnement. Selon lui, il n’y a pas de sécurité au Mali, ni d’enseignants au nord, ni d’administration au nord, ni de juges au nord. « Plus de 500 écoles sont fermées. Il ne peut pas y avoir de développement sans éducation », a-t-il dit. Enfin, il a rappelé les différentes motions de censure de l’opposition contre le gouvernement. Oumar Hammadoun Dicko du PSP abonde également dans le même sens. Il a dénoncé les attaques perpétrées au Mali contre les forces de l’ordre. « La situation sécuritaire au Mali n’a jamais été aussi pire qu’aujourd’hui », a-t-il dit. Quant à Souleymane Koné, il a dénoncé la mauvaise gestion des résultats du Bac et des orientations du DEF. A cet effet, il a invité le gouvernement à prendre ses responsabilités. Aux dires du chroniqueur Ras Bath, toutes les conditions sont réunies pour que les élections futures ne se passent pas dans les meilleures conditions. Selon lui, 1 millions de cartes NINA existent dans la nature. A l’en croire, le but de ses tournées dans les régions du Mali était de conscientiser la population malienne. Pour Baki Diarra, représentant de Cheick Modibo Diarra (RpDM), il est important pour les gouvernants de s’inscrire dans l’action. L’honorable Oumar Mariko a, sans ambages, affirmé que l’objectif de la corruption est de maintenir le pouvoir d’IBK. L’honorable Thiam n’écarte pas également la possibilité de former une coalition pour soutenir un candidat au scrutin présidentiel de 2018.