Insuffisance des moyens, manque de compétences, commandement défaillant... La Mission internationale de soutien au Mali est loin d’atteindre ses objectifs. Pourra-t-elle prendre le relais des Français ?
Il y avait déjà eu l’épisode Susan Rice : en décembre 2012, la représentante des États-Unis à l’ONU avait comparé le plan français d’intervention militaire au Mali (antérieur à l’opération Serval) à « de la merde ». Cette fois, c’est un haut fonctionnaire du Pentagone qui met les pieds dans le plat. Devant les sénateurs, le 9 avril, Michael Sheehan a émis un jugement sans concession sur les troupes de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). « Une force totalement incapable », a-t-il tranché. Réaction d’un diplomate ouest-africain : « Il a raison. » Même les Français, longtemps optimistes, l’admettent désormais du bout des lèvres.
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Les failles sont nombreuses. Il y a tout d’abord l’incapacité des contingents ouest-africains à se projeter. Un exemple : les 500 soldats sénégalais ont mis des semaines à rejoindre le Mali, voisin pourtant facile d’accès. Le 6 avril, près de trois mois après le début de la guerre, seuls 6 000 soldats (dont les 2 250 Tchadiens) se trouvaient dans le pays sur les 7 100 annoncés. « Si cette guerre a révélé une chose sur nos armées, c’est bien notre incapacité à nous projeter hors de nos frontières, convient un chef d’état-major ouest-africain. Et ce n’est pas qu’une question de moyens. Nous manquons aussi de compétences. »
Inquiétude