La jeunesse malienne va mal. Et pour cause, au lieu de s’unir pour relever les défis du chômage et de l’intégration, c’est une guerre fratricide qui fait ravage au sein de cette « convoitée » société civile. Suite à la démission de son président élu, Mohamed Salia Touré, le Conseil National des Jeunes(CNJ) du Mali, est en crise. Cette démission du président du CNJ dont les raisons sont encore floues a plongé la structure dans la cacophonie.
Entre ceux qui réclament le départ pur et simple de tout le bureau, et ceux qui estiment qu’il y a mauvaise interprétation des textes de la structure, la jeunesse malienne est divisée. Dans cette affaire, pour des raisons diverses, les textes ont été interprétés de mille manières. Mais à l’interne, c’est réellement un véritable conflit de génération. Selon les responsables de SOS CNJ, des membres du bureau actuel, en dépassement de limite d’âge et illégitimes veulent prendre ce conseil en otage. Un grin qui ferme la porte aux jeunes du Mali, l’ont-ils qualifié. A en croire leurs propos, la diaspora n’y siège pas. En plus, ils pensent que le manque de retour d’information a été toujours un problème récurrent. De l’autre camp, c’est la méconnaissance des textes qui fait que la crise persiste. Il se trouve que l’article 18 du règlement intérieur règle le problème d’intérim du poste de président de la structure. Quant à l’article 86, il prévoit l’organisation de la conférence nationale en cas de vacance de pouvoir du poste de Président. Pour l’heure, c’est le vice-président du CNJ, Souleymane Satigui qui assure l’intérim du Président. Cela a été décidé lors de la rencontre de Sikasso. Une option qui ne semble pas faire l’unanimité. La crise persiste. Le conseil a dépassé le stade d’association. L’intérêt collectif doit primer. Il est temps que les uns et les autres soient sérieux pour que la jeunesse puisse pleinement jouer son rôle. Pour ce faire, il urge que le ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne, Amadou Koïta prenne toutes les mesures pour éviter le désordre. Ce qui est sur, dans ce bureau, il n’y a pas que des jeunes. Mais, force est de reconnaître que le CNJ a tout le temps été politisé. Les jeunes sont à la merci des politiques. Si non comment comprendre, des gens qui ne militent dans aucune association ou groupement de société civile puissent se permettre de prendre en otage le CNJ ? Ce n’est pas la première fois que cela se passe au Mali. A quand la fin de la crise ?
Rémy Théra