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Quand l’Etat s’empare de la télévision, le responsable en pâtie !
Publié le mercredi 25 octobre 2017  |  Le Forum
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L’ORTM, notre télévision nationale est prise d’assaut par la majorité présidentielle. Il n’y en a que le président de la république.




Depuis un certain temps, le téléspectateur n’a droit qu’à un programme consacré aux réalisations et les tournées d’IBK. Des magazines en passant par les reportages, et même le JT lui sont en partie consacrés. Cette omniprésence du chef de l’exécutif sur le petit écran commence à sérieusement agacer plus d’un Malien sur deux qui voit en cette pratique un harcèlement qui le prive d’autres programmes plus intéressants. Pour les uns, l’ORTM à travers son directeur général est à la solde du pouvoir et pour d’autres, il fallait s’y attendre car la nomination de l’actuel directeur serait due à sa capacité de soigner l’image du pouvoir en place avant les échéances de 2018. Ces genres d’analyse ressemblent à un procès d’intention à l’encontre de ce média d’Etat animé par de véritables professionnels capables de présenter des programmes alléchants. Comme par le passé, l’ORTM se retrouve dans la tourmente. Désavouer par une partie de l’opinion nationale pour le privilège accordé à l’Etat et contraint de travailler dans les limites de sa liberté, cette structure a toujours trainé le passif d’être à la solde de son employeur. L’observation est juste, car tous les régimes successifs l’ont exploité à des fins électoralistes ou pour calmer l’ardeur des opposants en temps de crise à des degrés différents.
Pour ces différents régimes, l’ORTM a été mis modérément à profit, pour d’autre ce n’est plus ni moins qu’un accaparement qui conduit à cet usage abusif. Aujourd’hui, il est grand temps de comprendre que l’ORTM est victime de son statut qui le soumet à la volonté exclusive de l’exécutif. Le limogeage de certains directeurs pour n’avoir pas exhaussé à hauteur de souhait l’employeur est encore vivace dans les mémoires. Ils ont été sacrifiés sur l’autel du clientélisme et de la toute puissance des faiseurs de roi sans qu’aucune de ces voix qui la désavouent aujourd’hui ne s’élève pour dénoncer cette injustice et cet abus de pouvoir. Prendre l’ORTM à partie et la livrer à une certaine vindicte populaire n’est pas le combat qu’il faut aujourd’hui. Au contraire cette structure a besoin d’une lutte solidaire pour qu’elle puisse recouvrer sa liberté et son indépendance totale comme d’ailleurs toutes les autres institutions de la république à l’exception du président de la république qui détient tous les pouvoirs.
Bouba Sankaré
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