Le Mali à l’instar des pays du monde entier a célébré la Journée mondiale de l’alimentation le lundi 16 octobre 2017 sur le thème : “Changeons l’avenir des migrations, investissons dans la sécurité alimentaire et le développement”. Au Mali, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Il est impérieux, au regard des exigences de la communauté internationale sur l’alimentation, de passer en revue la politique agricole du gouvernement.
La communauté internationale met un point d’honneur sur l’alimentation. Les objectifs du développement durable au point 2 évoquent l’élimination de la faim dans les Etats. Autrement dit, les gouvernants de chaque pays devront faire feu de tout bois pour assurer l’accès des populations à l’alimentation.
Au Mali, malgré la batterie de mesures prises par le gouvernement, l’accès à l’alimentation reste problématique. A l’analyse, le plan du gouvernement dans le secteur agricole ne parait pas efficace au regard des enjeux de la lutte contre l’insécurité alimentaire.
A l’avènement du régime IBK, le secteur agricole a connu une réforme avec la création de nouveaux pôles agricoles. Le développement de ces pôles permettra d’atteindre une sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays.
Priorité coton au détriment des autres cultures
Il est constant que le gouvernement accorde la priorité aux produits de rente. Le coton et l’anacarde sont en pole position dans la politique agricole pendant que les cultures de grande consommation sont oubliées.
Le coton est encadré et bien structuré à travers la mise en place d’organismes spécialisés dont les décideurs ne sont autres que des proches du chef de l’Etat. L’actualité politique ces deux dernières années est consacrée à la promotion du coton parmi tant d’autres cultures. Les recettes issues de la campagne cotonnière 2016-2017 avoisinent la centaine de milliards avec une production record de 500 000 tonnes selon les statistiques fournies par le gouvernement.
Ainsi, toutes les énergies sont consacrées à deux filières agricoles ; à savoir : le coton et l’anacarde. En revanche, les cultures vivrières ne bénéficient pas de la même attention du gouvernement. Les aliments de grande consommation ne sont pas promus et connaissent une hausse de prix au point où, les Maliens ne parviennent pas à s’en procurer. Prenons le cas du riz.
Le prix du kilogramme du riz tourne autour de 300 à 400 F CFA selon la qualité. Le prix des tubercules, du riz local, des céréales en général n’est plus à la portée du Malien lambda. Il importe de se poser la question sur la politique agricole du Mali pendant que toute la couche sociale se débat dans la misère.
L’accès limité des maliens aux trois repas
C’est à juste titre que les hommes politiques reconnaissent et le chantent à qui veut l’entendre que les populations ne mangent pas à leur faim. A preuve, au cours d’une intervention sur la réforme du système partisan, un député élu dans la région de Sikasso reconnaissait que la politique devrait viser l’amélioration des conditions de vie des populations et faciliter leur accès à l’alimentation plutôt que des discours politiques. Parce que “les gens ne mangent pas à leur faim”.
Paradoxalement, l’élu du peuple, martèle : “Ceux qui meurent de faim, demandez-leur de continuer à faire des efforts”. Comme pour dédouaner le gouvernement de sa prérogative de garantir la sécurité alimentaire. Pourtant, les besoins de nutrition, de sécurité et de santé, sont les principales préoccupations des populations que tout gouvernement doit chercher à satisfaire.