Un système tentaculaire qui est là accroché aux privilèges depuis des décennies et qui refuse obstinément l’ouverture. Ici, ce n’est pas l’Amérique où le fils d’un balayeur de rue peut devenir président, PDG ou milliardaire avec sa tête. Non, au Mali, soit on est bien né et droit à tout soit on est mal né et foutu.
Au Mali, la honte a foutu le camp sans tarder et sans même dire au revoir ! Tellement elle est dégoûtée par l’orgie de népotisme, de tribalisme et des décisions calamiteuses des dirigeants et leur bande qui pillent allégrement notre pays. La fuite de responsabilités des gouvernants maliens est criarde à tel point qu’il ne faut même pas chercher loin pour trouver.
Au niveau de l’emploi des jeunes par exemple, au lieu de mettre en place une politique solide et cohérente pour assurer l’employabilité et l’avenir de la “relève de demain“, ils préfèrent inventer un truc nommé “Apej“. Ce machin exploite sans gêne les jeunes Maliens pendant plusieurs mois et les reverse ensuite sur le marché du chômage complètement désemparés.
Pendant ce temps, leurs enfants, deviennent des conseillers, sans passer par le volontariat qu’elle prône à cor et à cri aux jeunes “sans quelqu’un“. Oui, l’hypocrisie érigée en mode de gouvernance est aussi un des chefs-d’œuvre ingénieux de nos dirigeants !!!
Le décor ainsi planté n’a pas changé depuis des lustres. Les mêmes sont aux affaires et s’accaparent de tout pour ne laisser que des miettes aux autres. La classe moyenne, le Mali n’en connaît point. Il n’y a que les deux extrêmes, la minorité riche encore et encore, et la majorité toujours pauvre, plus miséreuse.
Cette minorité continue à se distribuer les rôles et ce qui est cynique, ils ont bouché toutes les issues. La jeunesse ne sait plus à quel saint se vouer, elle qui est contrainte de subir la loi de la minorité pilleuse des richesses du pays.
Pour la clamer, cette déconvenue, ils ont concocté avec la bénédiction du chef de l’Etat, le Programme de volontariat national. Un programme qui a remplacé apparemment les concours nationaux de recrutement dans la fonction publique, laquelle n’est d’ailleurs accessible qu’aux proches de la minorité aux affaires. L’horizon demeure de plus en plus sombre et bouché pour les jeunes.
Personne au Mali, sauf les DG des sociétés d’Etat, notamment l’INPS, PMU-Mali, l’Office du Niger pour ne citer que celles-ci, ne sait comment les agents y sont recrutés. Un fils de paysan, aussi brillant soit-il, a toutes les peines du monde à décrocher un emploi à la fin de sa formation au moment où les fils à papa et maman bien nés ont leurs postes garantis dès le bas âge. Dans ces conditions, que l’on ne s’étonne ou ne soit offusqué si le jihadisme s’invite au Mali en ce moment.
Lorsque les jeunes sont à bout de souffle et ne savent plus quelle voie emprunter pour s’en sortir, ils cèdent facilement aux sirènes de la malfaisance. Et là, ce ne sont pas les séances de sensibilisation et les foras sur la paix, la non-violence qui arrangeraient les choses.
D’ailleurs, il vaut mieux commencer en amont par sensibiliser et appeler les membres du système en place à redistribuer les richesses nationales, à ne pas empêcher les autres d’entreprendre et à ne plus tout prendre pour eux seuls.
“Dans un pays où la minorité est extrêmement riche et la majorité extrêmement pauvre, les deux extrêmes en somme, il ne faut pas s’attendre au miracle. Sans bouleversement, il n’y a pas d’issue. Pourquoi les mêmes doivent profiter des richesses du pays ? Et les autres ? Ce qui me fait mal, c’est que la redistribution de la manne nationale ne vient pas toujours depuis qu’ils nous promettent des choses à dormir debout“, s’emporte sous couvert de l’anonymat un retraité.
Toujours les mêmes, si ce n’est pas leur fils, c’est leur cousin, cousine ou proche. Et les autres, que font-ils alors au Mali, Terre de leurs aïeux ?