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Le combat des ONG A. SORO, FAWE – MALI et WALE contre le mariage des enfants : Aveu d’une victime.
Publié le vendredi 27 octobre 2017  |  Ségou Tuyè
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Dire que je n’avais que 14 ans quand je fus proposée au mariage. Malgré l’opposition de ma mère, malgré mes pleurs, rien ne fit. Il fallait que j’acceptasse malgré moi ce mariage. Pour mon père, cela devait bien se faire. Et pourtant, il n’en mesurait pas les conséquences. Tout ce qu’il voulait, que j’eusse un mari quel que fût mon âge. Quels arguments pouvaient pousser mon père à m’imposer ce mariage précoce ? Ou bien, il disait qu’il n’avait plus les moyens d’entretenir la famille. Ou bien, il se disait qu’il fallait que l’on optât vite pour ce mariage et sauvegarder ainsi l’honneur de la famille. Mais était –ce vraiment ça ?
Selon la volonté de Papa, le mariage se fit et mon mari me soumit à un régime sexuel insupportable. Si je n’avais pas été donnée à cet homme, si ce n’était pas par crainte, j’aurais crié au viol parce que je n’étais préparé à ça. Réticente, oui souvent je l’étais et mon mari ou du moins mon tortionnaire n’en avait cure. Sortir de la maison, je n’étais pas autorisée à le faire parce que Aly Coulibaly le boucher tel qu’il se nommait préférait me garder enfermée. Ma vie était donc désormais celle d’une prisonnière. Mais, où voudriez-vous que je me j’allasse parce que je n’avais aucun contact. Quelques mois après, je suis tombée en état de grossesse de ce maudit homme. Dommage que je n’eusse su comment me planifier sinon cela ne me serait jamais arrivé. J’ai pensé qu’avec quelques comprimés de nivaquinine, ce serait la fin de cette grossesse mais je me serais exposée à la mort. Surtout que je ne voulais pas d’un suicide.



Vint le jour de l’accouchement. Quel méchant jour. J’ignorais tout du moment où je devais accoucher. A la maison, je perdis beaucoup de sang. Apeuré cette fois-ci, mon mari me fit transporter à la maternité. Pauvre de moi, je n’ai pu accoucher et je fis une césarienne. Malheureusement, l’enfant mourut suite à une malformation que je ne pourrai qualifier ici. Pendant plus de deux mois, j’ai gardé le lit. Ayant appris tout mon malheur et ma mésaventure, mon père se ravisa finalement. Il exigea que je fusse transporté à la maison pour que ma mère s’occupât de moi.

Après ma guérison, mon père décida de mettre fin à ce mariage qui n’avait été que regret. Comme un repenti, Papa décida de se mettre au service des ONG A. SORO, FAWE – MALI et WALE. C’est ainsi qu’il sensibilisa tout le village sur les risques liés au mariage précoce.

Dès lors, cette pratique fut bannie dans le village de sobala.

Abdoulaye Yérélé

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