Le ministère de la Réconciliation nationale et les Equipes d’appui ont rencontré hier jeudi au Radisson blu hôtel les partenaires techniques et financiers. Avec près de 50 pays, organisations internationales et ONG qui ont effectué le déplacement, on peut déjà parler de succès. Ils ont discuté avec le «Mali dans toute sa diversité culturelle, sociale et linguistique», a constaté le ministre Mohamed El Moctar. Les partenaires mettent désormais un visage, un nom, une adresse sur toutes les équipes, a-t-il poursuivi. C’est l’objectif de la rencontre. Ce vaste chantier de la réconciliation nationale revêt un relief particulier dans un contexte marqué par l’insécurité où la question est de savoir : la paix précède-t-elle le développement ? Ou le contraire ?
«Notre conviction est établie que seul le dialogue productif peut ramener la cohésion sociale», indique le ministre en charge de la Réconciliation. Rien ne peut constituer un obstacle infranchissable pour réussir la Réconciliation entre tous les Maliens, ajoute-t-il.
La journée d’échanges permettra sans aucun doute de poser de nouveaux jalons dans le chapitre de la Réconciliation nationale qui est du reste inscrite comme faisant partie des actions prioritaires conduites par le gouvernement. Elle est l’axe central soutenant l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
La Réconciliation nationale est la sève qui nourrit tout le corps du document de paix signé par les Maliens avec l’accompagnement de la communauté internationale. C’est la raison pour laquelle la Conférence d’entente nationale, dans sa recommandation au point 7.6, préconise, entre autres, d’instaurer une journée de réconciliation et de pardon au Mali; d’édifier un mémorial de toutes les victimes des crises maliennes depuis l’indépendance; d’accélérer la mise en œuvre des dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation; doter le ministère de la Réconciliation nationale de moyens humains, matériels et financiers pour réaliser ses missions.
Le ministre El Moctar a saisi l’occasion pour demander le soutien et l’accompagnement afin que les Equipes régionales puissent atteindre les objectifs qui leur sont assignés.
Pour ce faire, le ministère de la Réconciliation nationale soumettra dans les prochains jours les différents besoins se rapportant à leur équipement, à leur fonctionnement et les coûts de réalisation des différentes missions de paix à travers le pays. Il en sera de même des charges découlant de la dissémination de l’Accord de paix et la réconciliation nationale.
Le Mali apprécie hautement tout ce que les partenaires ont déjà fait pour construire la paix à travers les grands projets de développement, les micro-projets de résilience en faveur des femmes et des jeunes qui ont beaucoup souffert du conflit et de ses conséquences.
«Il nous faut persévérer dans l’effort car la construction d’une réconciliation vraie est un processus qui requiert détermination pour conjurer tous les obstacles, a déclaré le ministre. «Ici souvent, l’on a l’impression que les actions qui ont été financées grâce à la contribution des pays et des organisations que vous représentez et dirigez avec dévouement ont disparu comme les traces de la pirogue sur le fleuve Niger. Loin de là cette assertion. La paix est aujourd’hui visible, les communautés du Nord grâce à vos appuis se retrouvent autour des forages réalisés. Des micro-projets font partie du nouveau visage des localités affectées. L’espoir renait partout», a souligné le ministre El Moctar.
Il indiquera aussi qu’au centre du Mali, la situation est préoccupante mais elle n’est pas sans issue. Le peuple malien dispose de ressources pour endiguer l’insécurité. La mission de bons offices, mise en place par le Premier ministre, est à pied d’œuvre.
De nombreuses rencontres entre communautés à travers les associations faitières comme Ginna Dogon et Tabital Pulaku ont été organisées grâce à notre appui.
L’Equipe régionale d’Appui à la réconciliation de la région de Mopti et celle de Ségou feront de l’instauration de la paix dans cette zone une activité première soutenue par tous. Dans ce chapitre, la bonne organisation de la transhumance par les autorités administratives et les élus dans un climat de paix retiendra notre attention et notre appui. D’autres initiatives seront prises ici et ailleurs pour que la recherche de la cohésion soit un réflexe de tous les jours.
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