La région de Tillabéri est devenue très instable en raison des nombreuses attaques meurtrières attribuées à des groupes djihadistes. Le 4 octobre dernier, quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade dans cette même région. Mi-mai, des assaillants non identifiés avaient attaqué la même gendarmerie d’Ayorou, sans faire de victimes. Les attaquants avaient emporté des armes et des munitions avant de se retirer vers le Mali.
Le Mali, où de nombreux groupes djihadistes opèrent malgré la traque des forces internationales, est devenu une source d’instabilité pour toute la région. Les pays voisins, notamment le Niger et le Burkina Faso, sont régulièrement frappés par des attaques djihadistes.
La semaine dernière, l’Onu dit avoir répertorié “au moins 46 attaques” de groupes armés au Niger dans la région de Tillabéri depuis février 2016.
TERRORISME : Les jihadistes tuent 2 soldats maliens et brulent des véhicules de Satom
Le ministère des Forces armées et des anciens combattants a confirmé hier que « .Deux soldats maliens ont été tués et un blessé dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord du Mali lors d’une attaque “terroriste”. “Le village de Soumpi, situé à une vingtaine de km de (la ville de) Niafunké (nord), a subi le passage des terroristes aux environs de minuit”, affirme le ministère sur son site d’information.
“Le bilan côté FAMa (Forces armées maliennes) est de deux morts, un blessé et deux à trois véhicules perdus”, poursuit le ministère selon lequel “le renfort est déjà sur place”.
D’autres sources ajoutent l’incendie de plusieurs véhicules de la société Satom.
Cette attaque survient après la visite dimanche des ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU du poste de commandement de la force antijihadiste du G5 Sahel à Sévaré, ville dans le nord du Mali.
Cette force antijihadiste conjointe, formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, doit lancer sa première opération à la fin du mois.
TERRORISME ENTRE LE NIGER ET LE MALI: L’absence des forces de sécurité maliennes décriée
Pour certains analystes, la lutte contre le terrorisme entre le Niger et le Mali ne peut aboutir sans l’implication des populations locales. Selon Serge Daniel, spécialiste des questions de sécurité, la présence d’Abou Walid El Saharoui entre les deux pays et l’absence des forces de sécurité maliennes dans une bonne partie du nord, ouvrent les portes aux djihadistes. Il pense que pour venir à bout des terroristes dans le Sahel, il faut privilégier le renseignement.