Trois membres du gouvernement, Abdoulaye Diop des Affaires étrangères, Abdrahamane Sylla des Maliens de l’extérieur et Thiéman Hubert Coulibaly de l’Administration territoriale étaient interpellés par rapport à ces préoccupations des honorables députés
Longtemps susurrés par l’opinion publique, les débats sur la situation des migrants maliens en Algérie, Libye et Arabie Saoudite et l’opérationnalisation des nouvelles régions ont fini par s’imposer devant la représentation nationale. Le jeudi 26 octobre, trois membres du gouvernement répondaient aux préoccupations des honorables députés. Il s’agit des ministres Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdrahamane Sylla des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine sur la question des migrants et Thiéman Hubert Coulibaly de l’Administration Territoriale sur la non-opérationnalisation des 9 nouvelles régions restantes.
Sur le sujet des migrants, les élus de la nation voulaient avoir des éléments d’explication sur les conditions des centaines de maliens en situation difficile en Algérie, en Libye et en Arabie Saoudite qui subissent le plus souvent des traitements inhumains dégradants avant d’être rapatriés. Ils ont voulu être situés sur les dispositions prises par gouvernement malien à travers les départements pour s’occuper de nos compatriotes, notamment leur digne rapatriement.
A la présidente de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, l’honorable Mme Diallo Aissata Touré de revenir à la charge en déplorant : « Les migrants maliens traversent le désert à bord de pickup circulant sous le soleil avant d’affronter l’océan sur de petites embarcations de fortune pour travailler dur, dans la clandestinité, afin de pouvoir soutenir les familles. Mais sur place, ils sont constamment sous la menace d’une expulsion ou d’un emprisonnement illégal », avant de dénoncer « l’attitude passive » du gouvernement face aux agissements de ces pays qui se disent pourtant amis du Mali et qui continuent, selon elle, à perpétrer des actes inhumains et dégradants sur nos ressortissants.
En réponse, le ministre Sylla des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration Africaine s’est défendu, chiffres à l’appui, que tous les cas qui ont été signalés ont été pris en charge. Il a relevé que les pouvoirs publics, en collaboration avec l’OIM, ne ménagent aucun effort pour le rapatriement de nos migrants à toutes les situations qui se présentent et ne cessent de déployer des efforts colossaux notamment à travers une mission permanente de son département pour sensibiliser sur des risques liés à la migration irrégulière.
A en croire le ministre Sylla, de janvier 2017 à ce mois-ci, 1200 maliens ont été rapatriés de la Lybie malgré la situation politique difficile que connait ce pays et plus de 200 compatriotes expulsés par l’Algérie ont déjà été rapatriés. Il a ajouté qu’en ce qui concerne l’Arabie Saoudite, 327 maliens ont été recensés par les services consulaires et diplomatiques et que le gouvernement organise d’arrache-pied le rapatriement dans les très prochainement.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a rassuré que ses services diplomatiques ne dorment par rapport à ces questions. Selon lui, la diplomatie malienne a toujours rappelé le respect de la dignité et des droits de nos compatriotes aux plans bilatéral et multilatéral.
L’autre sujet à l’ordre du jour des questions d’actualité du jeudi 26 octobre et qui concernait le ministre de l’Administration territoriale a porté sur la non opérationnalisation des nouvelles régions. En effet, la loi 2012-07 du 02 mars 2012 portant création des nouvelles régions avait prévu que l’opérationnalisation des nouvelles régions serait échelonnée sur cinq ans, donc délai épuisé. Après Taoudeni et Ménaka on attend le gouvernement pour les 9 régions restantes ?
Pour Thiéman Hubert Coulibaly, le retard est non seulement dû au contexte sécuritaire de notre pays, mais aussi à la limitation des moyens financiers. Il s’agit d’un travail technique qui ne se limite pas à la seule nomination d’un gouverneur, mais qui s’étend également au choix d’un certain nombre de personnels à recruter et à des infrastructures à réaliser.
Sans quoi, précisera le ministre Thiéman Hubert Coulibaly, le gouvernement n’a aucune intention de déroger à l’application de la loi. Bien au contraire, le gouvernement travaille à cela mais il est apparu la nécessité de revoir le calendrier. Il a rassuré que trois autres régions seront opérationnelles d’ici fin 2017 et qu’au rythme de trois régions par an et dans un timing propre aux attentes des populations.