Le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, a proposé jeudi, un nouveau calendrier pour l’opérationnalisation des régions de Koutiala, Bougouni, San, Nioro du Sahel, Dioïla, Nara, Bandiagara, Douentza et Kita sur trois ans. Sa proposition est rejetée par le Collectif des régions non opérationnelles (Cernop) qui exige l’opérationnalisation de toutes les régions avant les élections régionales de décembre.
Le ministre de l’Administration territoriale était face aux députés jeudi passé pour expliquer les raisons du retard accusé dans la mise en œuvre de la loi 2012-017, portant création de 11 nouvelles régions. Tiéman Hubert Coulibaly a justifié cela par le contexte du pays depuis la promulgation de la loi par le président de la République ATT, le 2 mars 2012.
Dans son article 4, cette loi exige l’opérationnalisation de toutes les régions dans un délai de cinq ans à compter de la date de promulgation. Ce délai est épuisé depuis le 2 mars 2017. Reconnaissant la violation de l’article 4, le ministre de l’Administration territoriale a assuré que le gouvernement est en train de tout mettre en œuvre pour l’opérationnalisation des régions restantes Ménaka et Taoudéni. Pour ce faire, il a dévoilé un calendrier pour l’application effective de la 2012-2017 qui s’étend sur trois ans.
“Les neuf régions seront toutes opérationnelles d’ici à la fin de 2019. Nous avons décidé de nommer trois gouverneurs avant la fin de l’année, trois en 2018 et les autres en 2019”, souligné-t-il assuré. Cette proposition du MAT est aussitôt rejetée en bloc par le Collectif des régions non opérationnelles.
“Nous ne pouvons plus attendre. Nous voulons l’opérationnalisation simultanée de ces neuf régions vu que l’article 4 de ladite loi est épuisé. Nous rejetons le calendrier du ministre et exigeons la nomination des gouverneurs desdites régions d’ici les élections régionales de décembre. Faute de quoi, il y aura pas d’élections dans ces localités”, a prévenu Mamba Coulibaly, président du Cernop, juste après l’interpellation du MAT à l’Assemblée nationale. D’ici là, le Collectif, qui a déjà fait le tour de toutes les localités concernées, projette une marche de protestation contre le calendrier du MAT.
“Nous marcherons le 18 novembre prochain, à Bamako pour exiger l’opérationnalisation de nos régions. Les coordonnateurs et les chefs de village viendront de toutes localités concernées pour prendre part à la marche”, a annoncé, Mamba Coulibaly.
Créé le 5 mai 2016, le Collectif n’a jamais été reçu au département de l’Administration territoriale malgré ses menaces de boycott des élections. Pour atténuer la tension à l’horizon dans les localités concernées, les élus de la nation ont exigé du ministre Coulibaly de collaborer avec le Cernop.
“Nous sommes conscients des défis immenses qui pèsent sur notre pays, nous sommes conscients aussi des difficultés qui peuvent gêner l’opérationnalisation d’une région, mais il est impérieux et important qu’on puisse en discuter avec la société civile qui compose les différentes entités pour qu’en ensemble on puisse avoir un point de vue convergeant pour la mise en œuvre d’un calendrier qui peut être bénéfique pour nous tous”, a insisté Zoumana Ntji Doumbia, député élu à Bougouni.
Il a affirmé que le ministre a entendu leur invite et s’est engagé à recevoir très prochainement la société civile des régions non opérationnelles.