Présidente de deux associations (Fans club de Babani Koné et Femmes Nyleni), membre de l’association « Main propre », Diagouraga Tiguida, Ty Chérie pour les intimes, est une influente membre de la diaspora malienne à Paris. Très active sur les réseaux sociaux, cette native du quartier Lafiabougou a toujours été au-devant de différentes manifestations des Maliens dans la capitale française, notamment lors des marches contre le projet de révision constitutionnelle. De passage à Bamako, notre reporter l’a rencontré pour un entretien express. Tiguida nous parle de son combat et de la gestion d’IBK qu’elle qualifie de « catastrophique ». Entretien.
L’Aube : Vous êtes la présidente de l’association les « Femmes Nyleni ». Parlez-nous de cette association ?
Tiguida : L’association « Les Femmes Nyleni » a été créée afin d’apporter notre soutien aux femmes. La vie n’est pas facile à Paris pour les migrants, donc on a décidé de créer cette association pour orienter les nouveaux venus. Par exemple : on vient en aide aux sans-papiers qui travaillent pour des gens sans rémunération, aux sans-abris, ou encore à ceux qui ont besoin d’avocats ou de conseillers juridiques. On aide également nos compatriotes qui ont des problèmes financiers. Cela à travers des donateurs, puisque l’association n’a pas de fonds propre. Au début, notre soutien était destiné exclusivement aux femmes. Actuellement, des hommes aussi en bénéficient.
Vous avez été au-devant de différentes manifestations de Maliens à Paris, notamment lors des marches contre le projet de révision constitutionnelle. Pourquoi cet engagement ?
J’ai toujours été un peu rebelle. J’ai été membre de l’Aeem ici au Mali. Et une fois à Paris, j’ai commencé à publier des articles sur les réseaux sociaux, notamment Facebook.
Ma participation aux différentes manifestations à Paris était surtout motivée par mon soutien à Ras Bath dans le combat qu’il mène pour le Mali. J’ai vu en lui quelqu’un qui se bat contre l’injustice et qui défend un certain nombre de convictions que je partage… Je me suis dit qu’il faut une femme pour porter son message. C’est comme ça que je me suis retrouvé dans différentes manifestations à Paris. Je ne suis pas membre du CDR comme beaucoup le pense, mais je soutiens Ras Bath. A propos des manifestations contre la révision constitutionnelle, tout le monde au Mali et à l’extérieur savait que ce projet initié par le président IBK n’était pas bon pour le Mali. Ce qui m’a encouragée à me surpasser et à faire des vidéos sur les réseaux sociaux pour éveiller les consciences.
Qu’est-ce qui motive votre présence à Bamako ?
Il y a longtemps que je voulais venir à Bamako, mais chaque chose à son temps. Je suis aujourd’hui là sur invitation de Mohamed Salia Touré qui a lancé récemment son mouvement « Wélé wélé ». J’ai été invitée juste pour assister à cet événement.
Vous faite de la politique ?
Évidemment ! Pour moi, tout le monde fait de la politique. La gestion, c’est de la politique.
Vos rapports avec Ras Bath ?
C’est l’amour du Mali qui me lie à Ras Bath. Ceux qui le qualifie de politicien pour la lutte qu’il mène pour son « Alternance 2018, ma carte NINA… », n’ont pas compris ses idéaux. Ras Bath est un citoyen exemplaire qui protège son armée, informe les Maliens… Si les femmes tombaient amoureuses de la richesse intellectuelle par rapport à la richesse matérielle, il allait y avoir plusieurs Ras Bath dans le monde. Et c’est d’ailleurs, la raison pour laquelle je me suis engagée avec lui … personne d’autre que lui.
Que pensez-vous de la gestion d’IBK ?
Je n’ai même pas de mot pour qualifier la gestion d’IBK. Il n’y a aucun domaine où il a réalisé quelque chose durant son mandat. Rien ne va sur les plans sécuritaire et économique. Le mandat d’IBK est une grosse déception pour les Maliens. Voyez l’état du pays ! Or en 2013, il promettait de ramener la paix et la sécurité. Mais aujourd’hui, le Mali continue d’enterrer presque quotidiennement ses soldats. Les moyens promis à l’armée ne sont jamais là. Et les récentes acquisitions de moyens militaires ne doivent pas faire oublier tous les scandales autour de l’achat des équipements militaires et de l’avion d’IBK.