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Lamine Alexis Dembélé, secrétaire général du ministère des Mines : « Anglogold Ashanti refuse de signer une nouvelle convention»
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  L’Essor
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© Autre presse par DR
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Sur la situation de la mine d’or de Sadiola, le technicien explique que le point
d’achoppement est la réticence des sociétaires à migrer vers le code minier de 2012

A moins de 24 heures de la tenue, jeudi, du conseil d’administration de la mine d’or de Sadiola, des médias – pour peut-être jouer sur la sensibilité des Maliens – ont annoncé que « les activités de cette mine » qui produit 6 tonnes d’or par an « pourraient être mises en sommeil ». A cause, ont-ils supposé sans donner de détails ni de précisions, du fait que l’Etat malien et les deux actionnaires majoritaires : AngloGold Ashanti (40 %) et Iamgold Corporation (40 %) n’arrivent pas à s’entendre « sur le prix du kilowatt heure » et « sur le code minier ». Ils ont annoncé aussi des suppressions d’emplois.

La mine d’or de Sadiola ou Sadiola Hills est à ciel ouvert. Située près de Sadiola dans la région de Kayes, elle a produit, depuis 1996, environ 6 tonnes d’or par an. Elle est exploitée par AngloGold Ashanti (40 %), Iamgold Corporation (40 %) et l’Etat du Mali (20 %). Pour bien cerner le fond de ce problème, nous avons rencontré, hier à son bureau, le secrétaire général du ministère des Mines. Lamine Alexis Dembélé, qui a derrière lui 37 ans de service dont près d’une vingtaine sur le terrain, est un géologue émérite qui a participé à l’ouverture de plus de quatre mines majeures de notre pays et dirigé plusieurs divisons et directions (mines, pétroles…). « Le véritable point d’achoppement est le refus d’AngloGold Ashanti de signer une nouvelle convention qui puisse prendre compte les 20 ans de prorogation de l’ancienne convention que la société a demandée. Le premier contrat de 20 ans, signé au début de l’exploitation, n’est pas renouvelable », a expliqué d’un ton grave, l’ancien directeur de la géologie et des mines.

Selon lui, un petit rappel historique s’impose pour comprendre le problème. En effet, AngloGold Ashanti et Iamgold Corporation, ont soumis, courant 2017, une étude de faisabilité pour l’exploitation du sulfuré profond : des roches dures. Car, la production de minerais oxydés, en cours depuis l’ouverture de la mine, prendra fin en 2018. Les sociétaires veulent creuser en profondeur pour exploiter le sulfuré. L’exploitation de cette partie qui est composée de roches exige, reconnait M. Dembélé, des techniques plus élaborées, des investissements importants et la construction d’une usine différente de celle qui traite des minerais oxydés et les roches molles.
Cette étude précitée a été réalisée depuis 2011. A l’époque, du matériel d’exploitation et de traitement avait été acheté par AngloGold Ashanti qui est chargé d’opérer la mine, rappelle le numéro 2 du département des Mines. Ces engins sont, à l’en croire, stockés au niveau des ports européens, contre paiement de frais de stockage. Ces coûts de stockage ont été inclus dans les dépenses à la reprise, cette année, de l’étude de faisabilité. « Ce qui ne plaît pas au Mali », a-t-il fait remarquer. Surtout que le partenaire AngloGold Ashanti n’a donné aucune raison qui a empêché la mise en œuvre de cette étude. Etant entendu que le cours de l’or sur le marché n’a pas baissé de 2011 à nos jours. En outre, ils (les deux sociétaires majoritaires) ont demandé des avantages fiscaux non prévus dans la législation fiscale. Ils ont souhaité une prorogation sur 20 autres années l’actuelle convention qui doit prendre fin vers 2020.

« Il y est pourtant bien stipulé que la vie totale de la convention, y compris les prorogations, n’excède pas 30 ans. Donc, la prorogation est impossible », a déploré Lamine Alexis Dembélé. Avant d’ajouter que la seule alternative possible est l’établissement d’une nouvelle convention sur la base du code minier de 2012 : seul code applicable aux nouvelles conventions. C’est pourquoi le département leur a demandé de migrer vers le code minier de 2012. Ce que le partenaire se refuse de faire. Pour preuve, lors de la dernière rencontre sur la question, les exploitants sont venus avec une convention peu conforme à la loi, a révélé le technicien. Il a précisé qu’il était possible de corriger les erreurs en une soirée pour soumettre la convention à la signature. « Il n’y avait personne pour la parapher en leur nom », a regretté le secrétaire général, ajoutant : « le préalable est la signature de la convention. Dès qu’ils acceptent de signer, le ministre des Finances ouvrira les discussions sur l’avenant afin de faciliter l’exploitation du sulfuré ». A l’endroit de la société des mines d’or de Sadiola, il rappelle que le Mali est un Etat de droit et tient au respect scrupuleux des devoirs et des droits. « Sadiola » ne dérogera pas à la loi. Car, B2Gold, installée à Fékola, a signé sa convention suivant le code minier de 2012 et « nous avons fait un avenant après la signature », rapporte M. Dembélé, comme pour rassurer les actionnaires majoritaires de Sadiola. L’inauguration de la mine de Fekola est prévue pour bientôt. Selon lui, les études sont en cours pour l’élaboration d’une convention, selon le code de 2012, pour la mine souterraine de la mine d’or de Syama. Concernant l’accompagnement de l’Etat pour réduire le coût de l’électricité, le secrétaire général a souligné que cela n’est pas un point de discorde. Selon lui, une récente communication écrite soumise au Conseil des ministres par le chef du département chargé de l’énergie prend en compte leurs doléances à ce niveau. Surtout que les exploitants ont prévu de se connecter sur la ligne de haute tension de Manantali pour drainer l’électricité à Sadiola. Précisant que la porte de la négociation est toujours ouverte pour la signature, Lamine Alexis Dembélé a rappelé que le devoir du gouvernement est de préserver les intérêts nationaux, des populations, des investisseurs conformément aux textes en vigueur. Et, le refus de signer la convention sur le code minier de 2012 voudrait, selon lui, dire qu’ils ne veulent pas exploiter le sulfuré. Dont les huit premières années d’exploitation, sur une durée de production de dix ans, seront consacrées au remboursement des investissements. Qu’à cela ne tienne, le département se dit prêt à faire des facilités, afin de préserver les emplois des travailleurs et le partenariat avec ces opérateurs clés. « Le préalable est la signature de la convention », conclut le secrétaire général.

On se rappelle, qu’en juin 2017, AngloGold Ashanti avait annoncé une profonde restructuration, lié au vieillissement de ses mines, avec près de 8 500 suppressions d’emplois sur les 28 000 que compte l’entreprise.

Cheick M. TRAORÉ
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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