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La Mal Gouvernance et le Réveil de la Société Civile au Mali.
Publié le jeudi 2 novembre 2017  |  Carrefour
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En 2017, la société Civile a marqué assez de points à travers ses activités.
Cela est une première dans l’histoire du Mali.



L’Arrestation du Chroniqueur Youssouf Bathily dit RAS-BATH en Août 2016, elle s’est manifestée par des violences aux alentours du tribunal de la CIV du district de Bamako empêchant ainsi la tenue de son procès. Douze mois après il a été condamné à la prison ferme lorsqu’il était en France en campagne contre le projet de révision de la constitution du 25 Février 1992.

Le motif de son inculpation était qu’il incitait les troupes militaires à la révolte du fait qu’il dénonçait la mal gouvernance du régime.

A son retour quelques semaines après sa condamnation, il a été accueilli en héros par ses fans, et des milliers de personnes tous de la société civile triomphalement depuis l’aéroport Modibo KEITA jusqu’à la bourse du travail. Il a été escorté par des milliers de supporteurs qui assuraient aussi sa sécurité

.Le trajet bien qu’il soit court 15 km a été fait à l’allure de 20 mètres à la minute entre 14 H et 18 H. Cette démonstration de force a fini de convaincre les démocrates que la société civile est l’un des garants de la démocratie.

Ensuite il y a eu la contestation d’un projet de révision constitutionnelle enclenchée en juin après son amendement et son vote par l’Assemblée Nationale.

La manière d’élaborer la dite constitution, son contenu le moment violaient la constitution du 25 Février 1992.Plus d’une vingtaine de partis politiques de l’opposition et la société Civile ont passé des semaines à manifester pour obtenir au bout de deux mois le retrait pur et simple du dit projet de révision .Il faudra reconnaitre qu’à cette vague de contestations nationales est venue s’ajouter celle de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).La CMA a fait un communiqué informant le gouvernement qu’il ne se reconnait pas dans ce projet de constitution qui a ignoré totalement les engagements pris par le gouvernement dans l’accord d’Alger dont la mise en œuvre ne progresse pas au rythme souhaité faute d’engagement du gouvernement. La semaine dernière la société civile de Nioro du Sahel a marché contre les pratiques mafieuses d’un juge corrompu avec en tête des marcheurs, le Cherif de NIORO en personne. Cette marche a permis de rétablir la vérité et le gouvernement a été obligé pour calmer la situation de rembourser en totalité la somme escroquée au Commerçant. Rappelons qu’une « bonne » gouvernance est effective, lorsque certains principes sont appliqués, dans le cadre de l’exercice du pouvoir. Ces principes ont été fixés, entre autres, par la Communauté Internationale. Ce sont :

le devoir de rendre compte (le sens de la recevabilité),
la transparence,
l’efficacité et l’efficience,
la volonté et la capacité d’écoute, la réceptivité,
un état d’esprit tourné vers le futur,
l’Etat de droit, l’existence d’un système juridique indépendant,
la démocratie,
un système de décision décentralisé et participatif,
la lutte contre la corruption,
la justice,
le sens de la responsabilité.
Voici des domaines dans lesquels intervient donc la société civile. Nous avons vu que la société civile malienne peut être un acteur important de la « bonne gouvernance ». en tant que force sociale, appui, et en même temps contrôle, l’Etat et le secteur économique privé, pour que ces objectifs soient effectivement réalisés.

Elle devient ainsi ce « Moteur de la Démocratie » tant prisé, mais elle est aussi sa source d’énergie et son fondement même. Car une démocratie ne se maintient pas du fait qu’elle soit une machinerie d’institutions et de rituels politiques. Les êtres humains qui y vivent, doivent vivre la démocratie et pouvoir vivre aussi. Ils doivent participer et affirmer leurs intérêts.

Cela s’effectue, en premier lieu, par un engagement dans des organisations de la société civile. Il est vrai que l’Etat est indispensable pour garantir les droits des citoyens, mais il ne peut et ne doit d’ailleurs pas tout régir. Aussi, plus de démocratie ne signifie pas « plus d’Etat », mais plus de répartition des tâches entre l’Etat, la société et ses citoyens.

En ce qui concerne le Mali, la société civile politique est presque née avec le coup d’Etat du 22 mars 2012. C’est pendant aussi cette crise multidimensionnelle qu’il y a eu une floraison de groupes se réclamant de la société civile, avec tous les noms imaginables. Parmi les noms de ces groupes on peut citer l’Association TROP C’EST TROP, AN TORALA, AN SARA, AN TESON, AN SONA, Vert Jaune Ruge, Mali Fassa, Mardi Rouge, le Mali se reveille, FaliFato, FandenSako, Bikago, Bikadi, Soutien 100% à IBK, Soutien 100% Karim, Choquer pour éduquer, Fasodjugou, Fasognin etc…

A chaque dérapage de la gouvernance d’IBK, une association se crée pour s’ajouter au lot déjà présent dans la dénonciation contre la mauvaise gouvernance. Le rôle de veille de l’opposition a été d’un très grand apport pour réveiller la conscience de toutes ces personnes déçues par la gestion du pays pour lequel ils espéraient mieux.

Siramakan KEITA
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