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L’Indépendant N° 3236 du 16/4/2013

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Attribution de la 3ème licence de téléphonie mobile : Le Gouvernement bientôt dans le collimateur du Vérificateur Général
Publié le mercredi 17 avril 2013  |  L’Indépendant


© aBamako.com par SA
Atelier d`echanges en collaboration avec le conseil national et la Société civile
Mardi 16 avril 2013. Hôtel El Farouk, bureau du verificateur general.


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C’est à la faveur de l’atelier d’échanges du Bureau du Vérificateur général avec la société civile hier, mardi 16 avril, à l’Hôtel Laïco El Farouk que le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré a fait la révélation. Son institution va exécuter très prochainement une mission de vérification pour voir clair dans les transactions liées au marché de l’attribution de la 3ème licence de téléphonie mobile. Ce marché avait défrayé la chronique par rapport aux 35 milliards F CFA représentant un acompte,de 60% des 55 milliards F CFA constituant la valeur totale de la transaction, versés à l’Etat et dont la traçabilité n’a pu être clairement établie. Le Vérificateur Général, qui dit en avoir informé le Chef du Gouvernement, va très bientôt, enquêter sur ce dossier.

Végal A O ToureL’attribution de ce marché de plusieurs milliards de nos francs avait, un moment, défrayé la chronique par rapport à de présumées malversations qui ont entouré l’opération. Idem pour l’affaire de l’achat de plusieurs véhicules à l’armée. Interpellé par des citoyens sur ces affaires, le Bureau du Vérificateur général, à travers son patron, le Végal Amadou Ousmane Touré, a indiqué que son institution ne peut intervenir légalement que lorsque des actes sont posés, par exemple la conclusion d’un marché. « Il en est ainsi pour la 3ème licence de téléphonie mobile au sujet de laquelle le Bureau procédera très prochainement à une vérification et le rapport sera rendu public. Le Chef du Gouvernement en a été informé « .

En effet, l’attribution de la 3ème licence de téléphonie mobile a donné lieu à de nombreuses spéculations, allégations et conjectures. La presse locale a notamment évoqué le retrait de notre compatriote Komé Cissé du consortium Alpha Telecom, adjudicataire du marché. Elle s’est interrogée également sur le point de savoir si les 35 milliards F CFA (représentant les 60% d’acompte des 55 milliards F CFA, montant global de la licence) avaient été effectivement versés sur le compte de l’Etat, comme cela a été dit lors de la cérémonie de signature de la convention, le 11 mars dernier.

En effet, des investigations menées auprès de la BCEAO-Mali, du ministère des Finances, du Trésor public, de la CENTIF n’avaient pas permis de trouver la trace de ces 35 milliards dont on a assuré qu’ils ont été déposés dans une banque privée de la place. Une situation à l’opposé total de ce qui s’est passé lors de la privatisation partielle de la SOTELMA, qui a rapporté 180 milliards F CFA à l’Etat et de la BIM-SA, qui a rapporté 40 milliards F CFA à l’Etat. La remise de ces fonds s’est déroulée dans une totale transparence. Et leur utilisation, tout au moins pour ce qui concerne la SOTELMA, a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale et portée à la connaissance de la nation entière. On ne peut pas dire que tel a été le cas, jusqu’ici, pour la cession de la 3ème licence de téléphonie mobile.

Dynamique heureuse et prometteuse

Précisons qu’à l’ouverture de cet atelier, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré, a déclaré que la tenue de la rencontre marque la volonté commune (du BVG et du Conseil national de la société civile) de promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Cette initiative, a-t-il indiqué, symbolise pour le Bureau une dynamique heureuse et prometteuse qu’il convient de matérialiser dans la durée, tant la corruption et la délinquance financière restent une entrave sérieuse à toute tentative de décollage économique. « Or, les crises se sanctuarisent dans un Etat corrompu et en proie à la mauvaise gestion « , a souligné Amadou Ousmane Touré.

Le Bureau du Vérificateur Général, a-t-il insisté, entend jouer toute sa partition dans cet exercice. C’est pourquoi, il suit avec beaucoup d’attention les préoccupations sociales du moment, notamment les questions d’actualité relative à des cas de mauvaise gestion présumés. Ainsi, le Végal Amadou Ousmane Touré a mis un accent particulier sur le dossier de l’achat de véhicules pour l’armée et celui de l’attribution du marché de la 3ème licence de téléphonie mobile. Deux cas de gestion sur lesquels le Bureau du Vérificateur général est, à la limite,harcelé par certains citoyens.

Et le Vérificateur Général de rassurer sur son engagement à donner un coup de fouet à la lutte contre la corruption. » Loin du jeu politique et des autres échanges verbaux ou écrits qui alimentent les médias, le Bureau a choisi de travailler dans l’humilité et le professionnalisme. Le souci d’une situation sociale apaisée dans notre pays commande notre discrétion sur certains sujets, mais il n’a entamé en rien l’élan et la rigueur dans la conduite de nos vérifications « , a-t-il souligné.

Pour M. Touré, au fil des ans et à travers les nombreux rapports de vérification, le BVG a tenté une esquisse de cartographie de la fraude et de la mauvaise gestion et émis des avis pertinents et des critiques constructives sur les tendances fortes, pour aider les pouvoirs publics à renforcer leur dispositif global de gestion des risques afin de s’assurer d’un contrôle interne plus performant. Il a expliqué que le Vérificateur général n’a pas manqué à chaque occasion de requérir de l’Etat le maintien du rythme de la dissuasion par le renforcement des mesures de bonne gouvernance, notamment la sanction des fautifs. « Conscient de son rôle et des attentes des citoyens, il n’a cessé de rappeler les avantages du respect des lois et règlements qui gouvernent l’action publique et qui s’imposent à tous, surtout à l’adresse des décideurs publics et responsables politiques qui détiennent les leviers du pouvoir, qui font et défont la chose publique « , a-t-il poursuivi. Et Amadou Ousmane Touré de déplorer que, malgré tout, les actions entreprises jusque là restent timides face à la gravité de la situation annuellement constatée.

Auparavant, le président du Conseil national de la société civile, Bréhima Allaye Touré, a déclaré qu’il appartient aux organisations de la société civile de donner un coup d’accélérateur à la sensibilisation des citoyens à mieux gérer les ressources publiques. « Le choix de la bonne gouvernance oblige à responsabiliser davantage la société civile « . C’est pourquoi l’institution du Bureau du Vérificateur général a été vivement saluée par les organisations de la société civile du Mali.



Bruno D SEGBEDJI

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