La Prado toute noire venait de s’immobiliser dans l’obscurité entre deux grands arbres. Quelques minutes après, une belle de nuit sort du véhicule. Elle venait certainement d’une soirée très élégante tant elle portait du chic. La grosse cylindrée s’enfonce aussitôt dans le quartier, elle cherchait à rejoindre le goudron pour partir. Entre-temps, notre belle de nuit continuait son chemin, elle marchait doucement et cherchait très sûrement à rentrer à la maison, puisque vraisemblablement elle n’était pas des alentours.
Soudain, deux jeunes surgissent d’à côté sur une moto Jakarta, ils étaient en embuscade et tentaient de rattraper la belle. Elle qui marchait avec prudence se débarrasse aussitôt de ses chaussures talons et essaye de s’enfuir. Très vite, elle est rattrapée par le garçon de derrière la moto qui avait sauté pour la rattraper. Comme la nuit était assez avancée presque 2 heures du matin, son cri d’alerte avait fait du bruit.
Plaqué contre le hangar d’un boutiquier, Barou frappait la belle de toute sa colère. Elle se débattait et cherchait à s’enfuir ou échapper de cette fureur qui faisait pleuvoir des coups sur son corps. Certains passants et des voisins avaient répondu aux demandes rejetées de secours.
Alors Fifi est extirpée in extremis des gaffes de Barou qui a respiré d’un bruit rauque en ces termes : “Espèce de prostituée, c’est comme ça que tu me payes, pourtant tu m’avais dit que tu avais tout arrêté et tu veux que je t’épouse…”. Alors tout le monde avait compris que c’était une bataille d’amoureux en colère.
Barou est finalement calmé, il promet de ne plus battre Fifi qui continuait à se méfier ; les deux tourtereaux marchaient côte à côte. C’est donc sur le chemin de la maison de Fifi que la situation s’est éclairci.
En effet, du carré où ils étaient pour partir chez Fifi, il fallait aller tout droit et tourner à droite plus tard. Pourtant, l’homme le faux amant insistait pour qu’ils tournent aussitôt à gauche, alors Fifi posa alors la question : “Mais où est ce que l’on va alors…” L’homme très en colère de répondre : “Mais chez vous…” Les uns et les autres retrouvant leur esprit, Fifi est tiquée par la voix de l’homme, très différente de celle de son homme alors cherchant à comprendre. Aussitôt, arrivée devant le portail des Barry très lumineux Fifi s’arrête soudainement s’exclame en bambara ” Hé ni yémouyé- Hé é yédjonyé, ka bagama kan bougo “ traduction (Hé c’est quoi, hé qui es-tu ? tu m’as battue pour zéro).
L’homme rétorque : “J’ai commencé à me poser des questions, mon Dieu, tu n’es pas Batoma, mais pourquoi tu as couru en me voyant…?”.
Fifi répond : “J’ai pensé que c’était Alou qui n’arrête pas de m’espionner, alors quand je vous ai vu, j’ai voulu me sauver pour qu’il ne me batte pas…. “.
Ainsi Barou venait de corriger Fifi qu’il prenait pour sa copine Batoma et quand Fifi pensait que Barou était son homme Alou. Comme quoi à Bamako la nuit dans les quartiers populaires, un scandale est vite arrivé sur une simple coïncidence.